Parcoursup : pourquoi les prépas font moins rêver qu’avant ?

Depuis toujours considérées comme « voie royale », ces classes d’élite peinent à séduire la nouvelle génération. Les raisons sont à chercher entre réforme du lycée et cursus parallèles.

Les prépas font moins rêver. Pixabay
Les prépas font moins rêver. Pixabay

    Souvent annoncée par leurs détracteurs, la fin des Classes préparatoires aux Grandes écoles (CPGE) n’est sans doute pas pour tout de suite. Mais la désaffection des nouveaux lycéens à leur égard est indéniable. Seules les prépas littéraires voient leurs effectifs progresser (+2,2 % entre 2021 et 2022). Leurs consœurs scientifiques enregistrent une baisse de 1,8% des nouveaux élèves quand, du côté économique et commercial, la chute est bien plus brutale : 10,4 %.



    Pour leurs défenseurs, ce décrochage est à chercher du côté de la réforme du lycée. En exigeant de choisir des spécialités dès la classe de Première, celle-ci a déconnecté les trois filières de prépa des anciennes séries (S, ES et L) dont elles constituaient un prolongement naturel. En particulier, les prépa Économiques et commerciales, voie générale (ECG) ont vu diminuer le nombre de lycéens suffisamment rompus aux maths pour suivre leur programme.

    Les différences s’estompent

    Mais d’autres raisons semblent à l’œuvre. La première est sociologique. « Cette génération d’étudiants n’est pas convaincue à l’idée de faire tant d’efforts sans en récolter le moindre fruit avant deux ans », estime Sébastien Tran, directeur général du Pôle Léonard de Vinci (Paris-La Défense), dont les écoles recrutent dès le bac.

    La seconde est d’ordre académique. Les établissements post-bac ont nettement grimpé dans les classements. Ils se sont parfois hissés jusqu’au top 10, niveau où seules les «post-prépa » trônaient jusqu’alors.



    Il n’en reste pas moins que « pour ceux qui visent l’une des trois meilleures écoles, la CPGE demeure incontournable », prévient Sébastien Tran. À ces phénomènes s’ajoute la concurrence des bachelors. Avec ces programmes de trois ans, les Grandes écoles ont, elles-mêmes, apporté une solution aux bacheliers désireux d’éviter la case « prépa », en plus de celles qui existaient déjà (BTS, BUT).

    Ainsi, la plupart des préparationnaires se trouveront, demain, entourés d’étudiants issus de parcours réputés moins ardus. Un brin frustrant pour ceux qui ont mis leur vie sociale entre parenthèses pendant deux ans !

    Un besoin de concret

    D’autant que ces efforts ne leur confèrent pas de réel avantage. « Dans des matières comme la comptabilité ou le marketing, que les autres suivent depuis le bac, c’est à nous de nous remettre à niveau », soupire Julie, qui a intégré une Grande école après deux ans de CPGE.

    Pour continuer d’élargir leurs promotions, écoles de management et d’ingénieurs valorisent tout ce qui leur semble faire écho aux aspirations des lycéens : associations, digital, international, rencontres… « Je n’ai pas hésité longtemps, confie Cynthia Sèdjro Dossa, en première année à l’ESIEA, école d’ingénieurs, à Ivry (Val-de-Marne). En terminant le lycée, j’avais hâte de travailler sur des projets concrets, moins scolaires, et en équipe plutôt qu’en compétition. » Ils sont, chaque année, plus nombreux à faire comme elle.

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