Le développement des voies d’admissions parallèles dans les grandes écoles, mais aussi l’explosion du nombre de bachelors proposés par des écoles privées, constituent une rude concurrence pour les classes préparatoires depuis quelques années déjà. Beaucoup de futurs bacheliers se demandent en effet à quoi bon aller bachoter deux ans pour préparer des concours quand on peut les tenter, pour la majorité d’entre eux, après deux ou trois années de licence, un BTS, ou un BUT ?
C’est oublier un peu vite que les deux années de CPGE sont un très bon choix d’orientation pour qui ne sait pas trop quoi faire après le bac. Passer deux années en classe prépa permet d’acquérir ou de parfaire des méthodes d’apprentissage efficaces - gratuitement en classe prépa publique (80 % de l’offre). De plus le choix est large, entre les prépas scientifiques, littéraires, économiques, pour les bacheliers généraux, sans oublier les classes préparatoires réservées aux bacheliers technologiques - dont certaines peuvent accueillir des bacheliers professionnels, sur 3 ans au lieu de 2. Dernier atout, les classes prépas sont plus ouvertes que leur réputation, certaines n’hésitant pas à accueillir des élèves avec 12/20 de moyenne générale, mais dont les appréciations professorales montrent qu’ils sont sérieux et ont une bonne capacité de travail.
Ne pas négliger les prépas moins élitistes
Mais pour s’assurer une place il faut faire preuve de stratégie, en sélectionnant à la fois des prépas très sélectives et des prépas dites « de proximité ». « Mettre dans ses vœux uniquement des prépas très sélectives est une très mauvaise idée, même quand on a 18/20 de moyenne générale, car la concurrence entre les candidats y est très forte, même pour les premiers de classe », met en garde Pierre Le Scornet, professeur d’informatique en classe prépa au lycée Alain-René Lesage de Vannes, dans le Morbihan.
Certes, les classes prépas « de proximité » ne figurent pas tout en haut des classements, mais elles proposent un enseignement de qualité, avec moins de concurrence entre élèves, décrypte Corentin Sellin, professeur d’histoire en classe prépa littéraire au lycée Carnot de Dijon, en Côte d’Or : « Nous ne recherchons pas uniquement des têtes de classe, un élève motivé par la prépa, qui a envie de progresser, sans passif disciplinaire, et dont le dossier montre qu’il est autonome a toutes ses chances chez nous ».
Personnaliser son projet motivé
Si la lecture des projets motivés (lettre de motivation Parcoursup) n’est pas la règle dans toutes les classes préparatoires, faute de temps, il reste tout à fait possible qu’elle le soit, notamment dans les classes prépas moins demandées. Il faut donc la soigner. « On préférera toujours une lettre un peu maladroite mais qui paraît sincère à un courrier qui semble copié-collé sur les modèles qui circulent sur Internet, ou pire, une lettre dans laquelle le candidat s’est trompé sur le nom du lycée », glisse Corentin Sellin.
L’enseignant rappelle aussi que les professeurs qui traitent les dossiers des candidats « ne sont pas des sadiques : nous savons identifier l’élève timide qui a contre performé à l’oral du bac de français mais qui a eu de bonnes notes dans l’année ». N’hésitez pas également à préciser si vous êtes allé aux portes ouvertes de la prépa de vos rêves, c’est une bonne façon de montrer votre motivation. Enfin ne vous censurez pas si vous pensez venir d’un lycée pas assez réputé : dans les classes prépas « de proximité » le lycée d’origine pèse moins que dans les plus élitistes.
Penser à l’internat
Si les prépas dites de proximité recrutent beaucoup dans leur bassin régional, aucun critère géographique ne s’applique dans le traitement des dossiers, nous ont assuré les deux professeurs. Certaines prépas proposent des internats, ou des logements à tarifs négociés avec possibilité de prendre ses repas à l’internat : n’hésitez pas à y doublonner vos vœux en prépa, avec et sans internat, car cela ne compte que pour un vœu.
Dernier conseil : même si vous avez pensé à mettre dans vos vœux des classes prépas plus accessibles, assurez vos arrières avec 2 ou 3 vœux dans des licences non sélectives - aussi bon que soit votre dossier scolaire, il est parfois difficile de parfaitement évaluer vos chances dans Parcoursup, et il serait dommage de vous retrouver sans proposition au mois de juin par manque de prudence.
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