« Ça nous rend corvéables à merci » : pourquoi les enseignants rejettent le « pacte » du ministère

Les nouvelles missions que le ministère de l’Éducation entend confier aux enseignants dans le cadre d’une revalorisation de leurs salaires ne trouvent pas grâce aux yeux des professeurs du premier et second degré.

Les enseignants qui signeront le pacte pourront se voir proposer un certain nombre de missions supplémentaires, dont certaines obligatoires, comme le remplacement de leurs collègues. (Illustration) LP/Philippe Lavieille
Les enseignants qui signeront le pacte pourront se voir proposer un certain nombre de missions supplémentaires, dont certaines obligatoires, comme le remplacement de leurs collègues. (Illustration) LP/Philippe Lavieille

    Solange est désabusée. « J’en suis à mon 14e ministre, et il est effrayant de constater à quel point le ministère entend toujours nous remettre au travail, il y a toujours cette idée sournoise qu’on ne bosse pas », soupire cette professeure des écoles dans le centre de la France. Comme des centaines de milliers d’enseignants, cette dernière a pris connaissance mercredi dernier des missions supplémentaires que le ministère de l’Éducation nationale entend confier aux professeurs du premier et second degré contre une rémunération spécifique.

    Il s’agit du second volet des négociations entamées avec les organisations syndicales en vue de la prochaine rentrée. D’un côté, une revalorisation inconditionnelle (baptisée « socle »), de l’autre une revalorisation conditionnée à des tâches spécifiques (baptisée « pacte »). Grâce à ce dispositif, la rémunération des enseignants qui accepteraient de signer cet engagement monterait jusqu’à 3 650 euros bruts par an (selon le ministère), moyennant plusieurs tâches supplémentaires (tutorat, mentorat, coordination de projets…), dont certaines, obligatoires.