La plus grande ferme de France ouvrira ses portes, samedi 25 février, porte de Versailles, à Paris. Fidèle à la tradition, Emmanuel Macron devrait inaugurer, ce jour-là, la 59e édition du Salon international de l’agriculture, avant de se livrer à une longue déambulation dans les halls d’exposition, à la rencontre des agriculteurs, mais aussi des filières soucieuses de faire passer leurs messages. Il y a un an, le déclenchement de la guerre en Ukraine avait transformé cette lente pérégrination agricole en une visite éclair. Mais, en période de campagne électorale, les candidats à la présidentielle s’étaient tout de même pressés dans les allées du salon.
Cette année, M. Macron a décidé d’ouvrir un nouveau chantier, mettant en musique l’une de ses promesses électorales, soit un pacte et une loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOAA). Le projet s’appuie sur un constat sans appel : d’ici dix ans, un tiers des agriculteurs seront partis à la retraite. L’enjeu du renouvellement des générations est donc crucial. Parfois, l’histoire continue de s’écrire dans un projet de transmission familiale.
Ainsi, Thomas Pelletier, président de l’Union nationale interprofessionnelle cidricole, se réjouit de l’arrivée comme associé de son fils sur son exploitation : « Cela faisait longtemps qu’il en parlait, mais je souhaitais qu’il aille voir ailleurs avant. Pendant dix ans, il a travaillé dans des fermes et dans l’industrie agroalimentaire. Et, depuis trois ans, il a le statut de salarié chez nous. » Le temps de mûrir son projet et de vérifier qu’humainement l’alchimie était bonne.
Finalement, il s’est dit plus intéressé par l’élevage laitier que par la fabrication de cidre et de calvados. En effet, M. Pelletier, qui a pris la suite de son beau-père, gère avec un autre agriculteur Les Vergers de Fumichon, à Vaux-sur-Aure (Calvados), une ferme dotée d’une double activité. D’un côté, 10 hectares de verger et une production de jus de pomme, cidre et calvados fermier ; de l’autre, un élevage de 100 vaches laitières.
Près de 100 000 fermes rayées de la carte en dix ans
Cependant, il arrive souvent que, faute de repreneur familial, une ferme soit récupérée par un voisin désireux de s’agrandir. Cela a été le cas pour Guillaume Roué, éleveur de porcs, avec son épouse, à Dirinon (Finistère), dont l’exploitation a été partagée à parts égales entre deux éleveurs finistériens. Une pratique courante qui a accéléré le dépeuplement de la France agricole.
Le dernier recensement décennal, mené par le ministère de l’agriculture et publié fin 2021, l’atteste. Entre 2010 et 2020, le nombre de fermes a chuté de 21 %, passant de 490 000 à 389 000. Soit près de 100 000 fermes rayées de la carte en France métropolitaine en dix ans. Un mouvement amorcé dans les années 1970. Logiquement, la taille des exploitations augmente donc, avec une moyenne de 69 hectares.
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