Parcoursup : entre pression des parents et liberté totale

Les proches jouent un rôle important dans les décisions d’orientation. Mais sur quoi se fondent leurs décisions ?

Pression des parents ou vrai soutien, c'est une question d'équilibre. Shutterstock
Pression des parents ou vrai soutien, c'est une question d'équilibre. Shutterstock

    Azania Brizé comptait plutôt sur son père : « Parcoursup ressemble à une démarche administrative sans fin, et il est très bon là-dedans », justifie-t-elle. Une aide d’autant plus précieuse que la jeune fille a eu le « bonheur » de passer deux fois par la plate-forme. La première année, elle s’est inscrite en médecine. « Mes parents n’étaient pas très partants. Ils me trouvaient trop sensible pour supporter la pression de ces études », relate Azania. De fait, ils avaient un peu raison : l’étudiante arrête en fin de premier semestre.



    Elle cherche une nouvelle filière, multipliant salons et visites d’écoles. « Quand mon choix s’est porté sur l’EBI (École de biologie industrielle, à Cergy, Val-d’Oise), j’ai dû argumenter. Mon père avait l’impression que j’allais partout à la fois. C’est vrai que je me cherchais un peu », admet-elle. Pour le convaincre, elle le prend avec elle lors d’une journée portes ouvertes. « En sortant, il m’a dit qu’il me verrait bien dans cette école. C’était gagné. »

    « Les familles les plus stratèges se rendent sur les salons étudiants »

    Bien qu’ils se montrent parfois plus stressés que leur enfant, les parents n’ont pas toutes les cartes en main. « Il ne faut pas être dupe, une grande variété d’autres influences entrent en jeu », souligne Anne-Claudine Oller, sociologue et maîtresse de conférences en Sciences de l’éducation à l’Upec (Université Paris-Est Créteil). Dans leur esprit s’empilent avis et exemples divers, de la famille aux professeurs, des médias au proviseur et, bien sûr, les copains et copines, « parfois issu du même lycée, parfois d’autres espaces de vie », souligne la sociologue.



    À table aussi, les discussions peuvent être animées. « Le contexte de crises successives pousse à trouver une orientation perçue comme sécurisée », constate Anne- Claudine Oller qui ajoute que « les connaissances de l’enseignement sont très disparates selon les milieux sociaux ». De fait, certains sont quasi-experts des filières qui existent alors que d’autres n’ont pas d’idée précise des cursus existants.

    « Les familles les plus stratèges se rendent sur les salons étudiants dès la classe de seconde», observe-t-elle. Quand pour bien d’autres, « la mécanique de l’orientation et l’abondance d’informations sont juste illisibles. »

    À chacun sa méthode

    Pour les uns, la condition pour accepter le choix de leur enfant se base d’abord sur les débouchés professionnels, métiers et rémunération. D’autres usent d’une « négociation familiale par encerclement, en réduisant l’univers du souhaitable », décrypte Anne-Claudine Oller, à savoir, exclure une somme de filières perçues comme risquées, peu valorisantes ou bouchées, pour se concentrer sur quelques voies jugées plus sûres. D’autres encore le laisseront « choisir de lui-même ». Autant de méthodes possibles, dépendant avant tout de son tempérament.

    Bien que sa fille soit aujourd’hui épanouie dans ses études, le père d’Azania n’a pas encore rangé son costume de conseiller. « Cette année, c’est au tour de ma sœur de suivre Parcoursup. Cela va être une autre paire de manches », le plaint presque la jeune fille.

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