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Prisons : Eric Dupond-Moretti annonce une évolution « historique » du statut des agents pénitentiaires

Cette réforme, qui entrera en vigueur début 2024, devrait améliorer l'attractivité de cette profession, qui fait face à d'importantes difficultés de recrutement. Les syndicats espèrent que le budget suivra.

Les surveillants pénitentiaires gagnent actuellement entre 1.693 et 2.401 euros net par mois.
Les surveillants pénitentiaires gagnent actuellement entre 1.693 et 2.401 euros net par mois. (BERTRAND GUAY/AFP)

Par Les Echos

Publié le 22 févr. 2023 à 12:02

Dans le cadre d'une visite mardi à l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire (Enap), basée à Agen, le ministre de la Justice a annoncé une revalorisation du statut des agents pénitentiaires. « A compter du 1er janvier 2024, le corps des surveillants pénitentiaires passera en catégorie B (de la fonction publique) et celui des officiers en catégorie A », a annoncé Eric Dupond-Moretti devant la 215e promotion d'élèves.

Cette réforme, réclamée depuis longtemps par les syndicats, impliquera une revalorisation salariale « importante », a assuré le ministre. Actuellement, les agents pénitentiaires catégorie C sont rémunérés entre 1.693 et 2.401 euros net par mois (hors primes et indemnités), en fonction de leur expérience, selon la grille de rémunération de juillet 2022, publiée par le Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS).

« Nous n'avons pas encore annoncé de chiffre de revalorisation », a précisé Stanislas Guérini, le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, en déplacement avec Eric Dupond-Moretti. La réforme, prévue pour entrer en application début 2024, vise à améliorer « l'attractivité » des métiers du pénitentiaire, qui fait face depuis plusieurs années à une crise du recrutement , et à « susciter des vocations » alors que des milliers d'emplois sont à pourvoir. Selon la Chancellerie, une grille « est en cours de discussions » et une décision devrait être prise « fin mai début juin ».

« Seconder » les surveillants titulaires

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En janvier 2019, cette évolution statutaire, alors défendue par plusieurs organisations syndicales, avait été refusée par la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, au motif qu'elle « aurait [eu] pour effet d'interdire le recrutement [comme surveillants] de personnes n'ayant pas le baccalauréat », diplôme indispensable pour être candidat à un poste de catégorie B. Environ un surveillant de prison sur trois n'a pas ce diplôme, selon le ministère.

Eric Dupond-Moretti a toutefois indiqué que la réforme permettrait d'organiser des recrutements d'agents contractuels , de catégorie C, sans le bac obligatoire, pour « seconder » les surveillants pénitentiaires. Ils pourraient assurer, selon la Chancellerie, des missions particulières comme la surveillance de parloirs.

« Que le budget suive »

« C'est une belle reconnaissance et une bonne nouvelle pour les personnels », a estimé à Agen, Emmanuel Baudin, secrétaire général de FO Pénitentiaire, premier syndicat de la profession, qui souhaite maintenant « que le budget suive ». « On a demandé la même grille [indiciaire], que la police avec notamment une prime de maîtrise mensuelle. C'est ce qu'ils avaient obtenu quand ils ont créé des contractuels dans la police nationale », a-t-il ajouté.

Le secrétaire national du syndicat Ufap-Unsa, Wilfried Fonck, a estimé qu'il fallait maintenant s'assurer que « cette réforme d'envergure vraiment attendue par les personnels sur le terrain leur soit bénéfique ». « Il faut vraiment en profiter pour aller au-delà et redéfinir les missions du surveillant », a-t-il ajouté.

Source AFP

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