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Education à la sexualité : trois associations attaquent l’Etat pour « défaut de mise en œuvre de la loi »

Le Planning familial, SOS homophobie et Sidaction saisissent le tribunal administratif de Paris jeudi 2 mars pour faire respecter la loi de 2001 qui prévoit trois séances annuelles d’éducation à la sexualité pour les élèves, de l’école au lycée.

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Publié le 02 mars 2023 à 07h30, modifié le 02 mars 2023 à 08h15

Temps de Lecture 2 min.

Le Planning familial, SOS homophobie et Sidaction haussent le ton. Ces associations saisissent, jeudi 2 mars, le tribunal administratif de Paris pour « faire reconnaître la responsabilité de l’Etat dans le défaut de mise en œuvre » de la loi de 2001. Ce texte prévoit la mise en place de trois séances annuelles d’éducation à la sexualité à l’école, au collège et au lycée. Dans les faits, seuls 15 % des écoliers et des lycéens et moins de 20 % des collégiens en bénéficient, selon un récent rapport de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche.

Avec cette requête, les trois associations veulent enjoindre à l’Etat de prendre « toute mesure utile pour faire respecter ses obligations légales ». L’insuffisance et la dispersion des moyens, le manque de disponibilité des enseignants ainsi qu’un défaut de pilotage ont été pointés par l’inspection générale pour expliquer ces carences.

Les dernières enquêtes – du Haut conseil à l’égalité, notamment – ont poussé ces organisations à « être plus offensives ». Selon ces études, une femme sur cinq de 18 à 24 ans déclare avoir déjà subi un viol ou une agression sexuelle, un jeune sur trois se dit mal informé sur le sida et la moitié des jeunes LGBT affirment être victimes de discriminations à l’école.

« Confiance en soi » et « empathie »

« Il y a urgence », argue Sarah Durocher, présidente du Planning familial, alors que la loi a été promulguée il y a vingt-deux ans puis régulièrement enrichie pour promouvoir une approche globale de l’éducation à la sexualité, à la fois biologique, psychoaffective et sociale. « Des violences sexistes et sexuelles comme des attaques contre les personnes LGBT pourraient être évitées si cette loi était pleinement appliquée », affirme la responsable associative. L’éducation à la sexualité a fait ses preuves. Elle donne « des compétences psychosociales essentielles pour développer l’autonomie, la confiance en soi, l’empathie des élèves et des relations saines et équilibrées avec autrui », jugent le Planning familial, Sidaction et SOS homophobie.

La requête cible plus particulièrement le ministère de l’éducation nationale, chargé de cette politique de prévention. Pap Ndiaye s’est déjà dit mobilisé sur le sujet et a fait paraître une nouvelle circulaire en septembre 2022 pour « renforcer » l’éducation à la sexualité. Les trois associations reconnaissent cet engagement mais jugent le texte « insuffisant ».

« Depuis vingt-deux ans, d’autres ministres ont montré leur engagement et nous avons été plusieurs fois déçus, martèle Florence Thune, la directrice de Sidaction. L’insuffisance à la fois quantitative et qualitative de la mise en œuvre de la loi est manifeste. La vague #metoo et la “grande cause du quinquennat” destinée à la lutte contre les violences faites aux femmes n’ont rien changé. »

Lire aussi la synthèse : Article réservé à nos abonnés #metoo : à l’école, l’éducation à la sexualité toujours en quête de moyens

« Il faut mettre en place une politique interministérielle et pérenne. Financer une telle stratégie de prévention représente des sommes ridicules pour le budget de l’Etat », abonde Lucile Jomat, présidente de SOS homophobie. Aujourd’hui, les trois organisations interviennent en soutien aux enseignants dans de nombreux établissements scolaires. Le Planning familial estime ainsi sensibiliser 130 000 jeunes chaque année dans plus de 2 000 écoles, collèges ou lycées. Mais une demande d’intervention sur deux ne peut aboutir, faute de moyens humains et de financements publics.

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