Avec un tel nom, elle aurait pu choisir une carrière dans la peinture, mais elle a plutôt décidé de les restaurer. A 54 ans, Aude Monet, une habitante de Samois-sur-Seine (Seine-et-Marne), a créé, en 2021, l’atelier Il était une toile. Cette restauratrice et conservatrice travaille sur les tableaux et objets d’art polychromes.
Il était une toile : de la médecine pour l’art
Une reconversion pour celle qui possède une Maîtrise de droit et qui a passé le concours pour devenir magistrate. « Je suis passionnée par l’investigation, souligne-t-elle. Or, l’assemblage de l’art et la passion de l’enquête sont les fondements de la restauration. »
En effet, quand on lui confie une toile à restaurer, elle déroule un long et méticuleux travail de recherches. Observation et analyse approfondie, recours à la physique-chimie, à l’histoire de l’art ou encore à l’histo-archéométrie (utilisation de l’imagerie et de la science) : les techniques sont pointues.
« C’est un peu comme de la médecine, détaille Aude Monet. On en appelle à de nombreuses techniques pour la réalisation du diagnostic et l’élaboration du protocole de traitement. » D’abord, elle doit dresser un état de santé de l’œuvre, pour ensuite puiser dans les connaissances académiques et mettre en place son savoir-faire technique.
« En restauration, on s’appuie sur trois grands principes qui fondent notre déontologie, insiste Aude Monet. Il faut d’abord conserver la lisibilité. Ensuite, il y a la compatibilité : toutes les étapes de l’intervention et produits utilisés doivent garantir la stabilité de l’œuvre. Enfin, il faut garantir la réversibilité : tous les produits utilisés pour la restauration doivent pouvoir être retirés pour de futures restaurations. »
Parmi ses missions, elle propose par exemple de la retouche de toiles abimées par le temps, grâce à de la réintégration picturale avec de l’aquarelle au vernis. Ses clients ? Aussi bien des particuliers que des marchands d’art, des commissaires-priseurs, musées départementaux ou collectivités.
Rétablir la lisibilité
Diplômée de l’atelier du Temps passé, à Paris, elle a été formée chez des restaurateurs aux quatre coins de l’Hexagone. Grâce aux nouvelles techniques de restauration, elle souhaite « être la moins invasive possible, pour respecter l’œuvre originelle. Mon but c’est de sauver les œuvres d’art. Attention, qui dit restauration ne dit pas rénovation : mon travail c’est de rétablir la lisibilité! »
Pour y parvenir, elle n’hésite pas à radiographier les toiles pour une approche la plus juste et la plus précise possible. Pour chacune d’elles, Aude Monet réalise un dossier technique sur lequel elle s’appuie pour la restauration.
Côté tarifs, le devis est gratuit et elle facture ensuite 68 € de l’heure. Vous avez chez vous une toile jaunie, déchirée, écaillée ou déformée ? Il était une toile pourrait bien être la solution pour lui rendre son éclat d’antant. Outre les toiles, elle intervient également en matière de restauration de cadres en stuc et bois doré.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.