A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’éducation nationale publie un baromètre de l’égalité filles-garçons, qui compile les données de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance sur leurs parcours scolaires respectifs.
Cette année encore, de forts décalages se font jour : à l’échelle de toute la scolarité, les filles sortent plus diplômées du système scolaire et universitaire. En revanche, leurs performances décrochent en mathématiques par rapport aux garçons, et ce, dès le CE1, et elles choisissent moins volontiers les filières scientifiques au lycée. Elles ont également moins confiance dans leurs capacités de réussite, et sont moins nombreuses à décrocher un emploi stable après avoir obtenu leurs diplômes. Une « situation qui évolue trop lentement », déclare Pap Ndiaye, le ministre de l’éducation, en préambule de cette synthèse.
Les différences entre filles et garçons apparaissent en effet très tôt : au CP, elles maîtrisent mieux le français que les garçons, et ont une maîtrise similaire en mathématiques. Mais en CE1, si elles conservent leur avantage en français, elles commencent à accuser un léger retard en maths : selon les évaluations nationales de septembre 2022, 73 % des filles savent « lire des nombres entiers », contre 81 %. Elles sont 53 % à avoir une « maîtrise satisfaisante » de l’addition, contre 67 %.
Ce décalage dans les performances en mathématiques, et a fortiori en sciences, se retrouve aux étapes suivantes de la scolarité. Aux évaluations de début de 6e, le score des filles est supérieur (de 13 points) à celui des garçons en français, mais inférieur (de 10 points) en mathématiques.
Filières genrées au lycée professionnel
Sans surprise, elles sont donc moins nombreuses à choisir les filières scientifiques au lycée général, où les biais de genre deviennent importants : en 2022, 85 % des élèves de la doublette « humanités, littérature et philosophie » et « langues, littératures et cultures étrangères » sont des filles. Elles forment 75 % du contingent ayant choisi « histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques » et « humanités, littérature et philosophie ». Si ces données sont stables par rapport à l’année précédente, leur part recule en revanche dans certaines doublettes scientifiques. Elles sont 56 % à choisir SVT et physique-chimie, en recul par rapport à 2021. La doublette mathématiques-physique, choisie par 36 % des filles, progresse mais reste minoritaire, puisqu’elles représentent 56 % de l’effectif global du lycée général. Dans l’enseignement supérieur, leur surreprésentation dans les filières de sciences humaines se poursuit.
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