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Grandes Ecoles

Pourquoi la réforme du bac met en danger les prépas commerciales

Le nombre de candidats aux concours d’entrée des écoles de commerce post-prépa a fondu. La concurrence des bachelors, des admissions parallèles, mais aussi la montée en puissance de l’apprentissage, mettent cette filière en danger.

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Louis Le-Grand, à Paris. Classes prépas

Prépa Louis Le Grand à Paris. Ce sont surtout les petites prépas en région qui sont menacées

Olivier Coret/SIPA

C’est une tuile qui vient de tomber sur les écoles de commerce post-prépa, celles considérées comme les meilleures car recrutant des étudiants après deux, voire trois années de classe préparatoire intenses. Selon les chiffres de la Banque Commune d’Epreuves (BCE), le nombre de candidats qui passeront les concours au printemps pour tenter d’intégrer HEC, l’Essec, l'Emlyon ou encore Neoma est en baisse de plus de 12%.

Ce trou d’air était prévisible puisque depuis deux ans le nombre d'élèves en classes préparatoires de la voie économique et commerciale générale (ECG) régresse. En effet, la réforme du lycée a conduit à une désaffection des mathématiques en classes de première et terminale, et le vivier des écoles de commerce s’est donc tari. Un projet était d’ailleurs à l’étude pour redynamiser cette filière d’excellence, mais, mercredi 8 mars, le ministère de l’enseignement supérieur l’a annulé car les professeurs s’y opposaient et menaçaient de faire grève. Il était notamment question de réduire les 9 heures de cours de mathématiques par semaine.

Une offre foisonnante de formations post-bac qui fait de l'ombre aux prépas

Outre le déclin de cette discipline, d'autres raisons expliquent cette désaffection des bacheliers à l'égard des prépas. D’une part, l’offre de formations post-bac a explosé ces dernières années, notamment celle des grandes écoles de commerce comme l’ESCP, l’Essec, et l’Edhec, avec des bachelors très attrayants en trois ou quatre ans. D’autre part, ces établissements ont ouvert en grand les vannes des admissions d’élèves sur titre, par exemple après un BTS, une licence à l’université, ou un bachelor à l’étranger. Enfin, la mise en place du contrôle continu au baccalauréat peut décourager même les meilleurs lycéens à bachoter deux ans de plus pour intégrer une école de milieu de tableau.

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Globalement, seule une petite dizaine de business schools limitent la casse avec une baisse de candidats inférieure à la moyenne. Parmi elles, on trouve les trois parisiennes mais aussi Skema, "qui demeure l’école la plus plébiscitée par les préparationnaires", avec plus de 7.500 candidats, soit 85% des élèves qui présentent le concours de la BCE cette année, selon un communiqué publié le 9 mars. Mais passé ce premier cercle, certaines business schools voient leur attractivité diminuer fortement comme BSB, celle de Dijon (à -23%), Excelia à La Rochelle (-20%), SCBS à Troyes (-23%), l’EM Normandie (-26%) ou l’Inseec (-27%). 

Le succès de l'apprentissage détourne les boursiers de ces études longues

Enfin, comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, ce reflux des candidats au concours BCE 2023 provient très largement d’une baisse des étudiantes en prépa. La suite logique de leur faible intérêt pour la spécialité maths au lycée. Plus difficile à interpréter, le nombre d’élèves boursiers est également en net recul ce qui aura un impact sur la diversité sociale des grandes écoles de commerce. Pourtant, l’an dernier, plusieurs d’entre elles, comme HEC et l’Essec, avaient modifié leurs modalités d’admission pour favoriser les jeunes issus de milieux modestes. Mais il est probable que beaucoup d'entre eux optent pour l’apprentissage, en plein essor depuis deux ans, qui leur permet d’étudier sans frais de scolarité -payés par l’entreprise- et en touchant un petit salaire.

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