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Inflation

Pour les théâtres, «la crise de l’énergie exacerbe un déraillement en cours»

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Confrontées à des frais d’électricité et de chauffage exorbitants, les scènes françaises tentent de survivre. Face à un soutien jugé insuffisant du ministère de la Culture, certaines sont contraintes de fermer temporairement ou de réduire le nombre de productions.
par Anne Diatkine
publié le 12 mars 2023 à 16h49

C’est une crise qui vient réveiller un mauvais état général, et qui, par l’ampleur de ce qu’elle déclenche, semble ne plus rien avoir de conjoncturel, c’est-à-dire limité dans le temps. Une crise vécue par tout un chacun, celle de l’inflation du coût de l’énergie, mais qui laisse exsangue la majorité des théâtres et les opéras placés dans une situation catastrophique. Lesquels sont face à une équation imprévue : où donc dénicher les centaines de milliers d’euros de frais d’électricité et chauffage supplémentaires dans un budget de fonctionnement qui s’érode chaque année ? S’agit-il d’étrangler celui dédié à l’artistique ?

Le 6 mars, le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac), principal syndicat des scènes nationales et centres chorégraphiques, adressait une supplique au ministère de la Culture et au gouvernement : «N’éteignez pas les lumières sur le spectacle vivant.» La pétition a déjà accueilli plus de 7 300 signatures en une poignée de jours. L’exigence n’est cependant pas uniquement financière. Le texte dénonce des budgets alloués à la création artistique qui ne cessent de «s’assécher» tandis que les «injonctions» diverses et les frais de fonctionnement s’accroissent. «Comment faire plus avec moins ? Comment continuer à créer des spectacles, faire venir plus de publics, initi

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