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Face à la phobie scolaire, l’éducation nationale désemparée : « Ces élèves ne se sont réellement jamais déconfinés »

Alors que le nombre d’élèves frappés par des troubles anxieux augmente, infirmières, conseillers d’éducation, enseignants et chefs d’établissement racontent leurs efforts pour mettre en place un accueil personnalisé et éviter la déscolarisation, et leurs difficultés.

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Publié le 19 mars 2023 à 05h15

Temps de Lecture 3 min.

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Un adolescent suit un cours à l’unité Refus scolaire anxieux du centre hospitalier universitaire de Montpellier, le 31 janvier 2023.

« On bricole », « on patauge », « on bidouille ». Que faire quand un enfant ou un adolescent ne peut plus aller à l’école car l’angoisse est trop forte, quand les parents appellent pour dire qu’ils n’ont pas réussi à le faire sortir de sa chambre ou qu’ils sont arrivés devant le collège ou le lycée mais ont dû faire demi-tour, leur progéniture étant dans l’incapacité de franchir les grilles ? Les professionnels de l’éducation se posent la question régulièrement, avec désarroi.

Si aucune statistique n’est produite par l’éducation nationale, tous constatent une augmentation depuis quelques années du refus scolaire anxieux, autrefois appelé « phobie scolaire », chez leurs élèves de tous âges, tous milieux sociaux et niveaux scolaires. « Au moins un ou deux par classe », estiment des chefs d’établissements.

Pour les infirmières, CPE, psychologues, enseignants…, la pandémie de Covid-19 n’y est pas pour rien et ces phobies représentent une facette du mal-être actuel des jeunes, documenté par les études de l’agence Santé publique France : un sur cinq souffre aujourd’hui de troubles dépressifs. « Certains élèves ont aimé rester chez eux. Ils se sont enfermés dans leur tête et dans leur maison et ne se sont réellement jamais déconfinés », analyse Carole Zerbib, proviseure adjointe du lycée Voltaire, à Paris, et membre du syndicat SNPDEN-UNSA comme les autres chefs d’établissement interrogés. « Au moment de l’adolescence se joue la confrontation avec les autres, l’affirmation de soi. Or cette génération a vécu loin des autres et il est difficile pour certains de revenir dans ce collectif qu’est l’école », abonde Dominique Faure, proviseure d’un lycée près de Nantes.

Le diagnostic n’est pas toujours simple à poser tant les causes sont multiples. Le harcèlement ou des angoisses de performance peuvent venir détruire le goût de l’école, même en primaire. Les équipes s’attachent néanmoins à repérer le plus tôt possible les premiers symptômes pour éviter l’engrenage qui mène à la déscolarisation.

L’anxiété se matérialise d’abord par des maux de ventre, des crises d’angoisse, des absences perlées. « Soit ça passe, soit ça casse, remarque Sandie Cariat, infirmière scolaire dans l’académie de Montpellier et membre du SNICS-FSU. Soit l’élève arrive, avec de l’aide, à gérer ses crises d’angoisse, soit il va s’absenter un jour puis deux, puis trois jusqu’à ne plus pouvoir revenir. » Tout manque d’assiduité doit être signalé au rectorat voire au procureur pour les moins de 16 ans.

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