Fin janvier, un cri à l’unisson a fait trembler les murs des Arts-Déco. Toute la journée, quatorze femmes, étudiantes, enseignantes ou membre de l’administration se sont donné rendez-vous dans le cadre d’un stage d’autodéfense féministe pour apprendre à reconnaître les types d’agressions affrontées dans l’école, ou en dehors, et à réagir par la joute verbale ou des postures de protection. Spontanément, aucun homme n’a cherché à y prendre part, bien que l’école ne puisse officiellement assumer l’idée d’atelier en non-mixité. «On était loin de la bande d’hystériques», assure une des participantes, l’enseignante et historienne de l’art Lucile Encrevé, qui a récemment créé au sein de l’école avec des étudiantes une plateforme de témoignages en ligne, «Chères toutes», dénonçant notamment l’invisibilisation des artistes femmes. «Certaines connaissent leur histoire du féminisme sur le bout des doigts. D’autres sont curieuses et en train de se conscientiser. Les suffragettes elles-mêmes organisaient des ateliers de self-défense.» Hasard ou signe des temps, les manuels d’autodéfense ont le vent en poupe en ce moment dans les écoles d’art. Au guide d’autodéfense publié fin janvier par la Villa Arson à Nice s’ajoute celui, plus viral encore, de l’association les Mots de trop qui a entamé une tournée de sensibilisation dans les 45 écoles du réseau d’enseignement supérieur.
Cinq ans, c’est la durée m