C’est la question que tous les candidats au baccalauréat et leurs familles se posent : comment les notes obtenues aux épreuves nationales des enseignements de spécialité, que passent pour la première fois 536 000 élèves de terminale générale et technologique entre lundi 20 et mercredi 22 mars, vont-elles compter dans Parcoursup ?
Jusqu’à cette année, outre le contrôle continu, seuls les résultats aux épreuves anticipées de français figuraient dans les candidatures, les notes des autres épreuves terminales du bac n’étant ajoutées aux dossiers qu’en juillet.
Les deux épreuves nationales de spécialité du mois de mars, qui représentent 32 % de la note finale de l’examen, ont été placées à cette date pour permettre leur prise en compte sur la plate-forme d’admission après le bac. Ce changement de calendrier, voulu en 2018 par le ministre Jean-Michel Blanquer en vue de rapprocher le lycée de l’enseignement supérieur, n’avait pas encore été possible en raison des perturbations dues à la pandémie de Covid-19.
A l’issue des épreuves, plus de 35 000 correcteurs seront mobilisés tout au long du mois de mars, avec pour objectif d’entrer les notes dans Parcoursup le 11 avril. Le déroulé de la correction ne déroge pas au processus habituel du baccalauréat : les copies numérisées seront réparties entre enseignants, et une commission d’entente aura lieu quelques jours après pour convenir du barème et des consignes. A l’issue des corrections, une commission d’harmonisation se tiendra pour garantir l’égalité de traitement entre les jurys et les différents sujets.
Les enseignants de terminale restent dans l’expectative sur la manière dont leurs collègues de l’enseignement supérieur vont se saisir de ces nouveaux indicateurs, tant les deux mondes s’ignorent encore largement.
Pour Muriel Salvatori, enseignante de mathématiques dans l’académie de Grenoble, cette prise en compte « permet d’avoir des notes indépendantes du lycée d’origine » et de « confirmer si les notes de ces épreuves terminales sont cohérentes avec le contrôle continu ». « Certains lycées ont la réputation de surnoter, d’autres de sous-noter. Ces notes permettront d’établir une corrélation », juge Frédéric Brossard, enseignant de mathématiques et professeur dans une prépa privée. Grâce à ces épreuves nationales, « les classes préparatoires vont aussi pouvoir juger de la capacité des élèves de terminale à se projeter dans les conditions d’un concours », ajoute-t-il.
« Enfin des notes nationales ! »
La manière d’intégrer ces deux notes relève de la seule compétence des commissions d’examen des vœux propres à chaque établissement du supérieur. Ce sont elles qui « déterminent les critères et modalités d’examen des vœux, dans le respect des critères généraux affichés aux candidats sur la plate-forme dès le 20 décembre », rappelle le ministère de l’enseignement supérieur. Les pondérations opérées dans le détail entre critères de sélection et entre épreuves du bac demeureront largement confidentielles, en vertu de la souveraineté des jurys.
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