Vitry-sur-Seine : les grévistes du lycée Jean-Macé offrent le goûter aux candidats au Bac

Ce lundi 20 mars sonnait la première édition des épreuves anticipées du baccalauréat. Dans le Val-de-Marne, des mouvements de grève ont eu lieu dans cinq lycées, pour s’opposer à cette réforme de l’éducation, comme à celle des retraites. Mais sans que les épreuves en soit impactées. Au lycée Jean-Macé de Vitry-sur-Seine, les enseignants grévistes ont même tenu à apporter soutien et goûter aux terminales.

Vitry-sur-Seine, ce lundi. Au lycée Jean-Macé, les professeurs grévistes ont apporté une collation à leurs élèves. LP/Juliette Roussel
Vitry-sur-Seine, ce lundi. Au lycée Jean-Macé, les professeurs grévistes ont apporté une collation à leurs élèves. LP/Juliette Roussel

    Sourire sur les lèvres pour certains, quatre-quarts en main pour d’autres et sur un fond de musique d’Aya Nakamura, les terminales du lycée Jean-Macé de Vitry-sur-Seine sont entrés dans l’enceinte de leur établissement pour composer leurs épreuves de spécialité du baccalauréat, sous l’œil attentif de leurs professeurs… de l’autre côté des grilles, mouvement de grève oblige.

    Ils sont une quinzaine d’enseignants à faire front face à la réforme des retraites et contre celle du baccalauréat. Loin de là l’idée d’empêcher le passage des épreuves : « Grâce à cette collation tout en musique et bonne humeur, on souhaite prendre soin de nos élèves et leur montrer qu’on les soutient. Ils vont devoir travailler plus longtemps, mais sans assurance derrière d’avoir des emplois convenables à cause d’une réforme éducative injuste », revendique Emily Salvi, enseignante d’histoire-géographie au lycée.

    La réforme du bac propose un choix d’option dès la seconde, du contrôle continu comptant pour 40 % de la note finale, ainsi que des épreuves anticipées en mars. « On souhaite revenir à un bac plus républicain parce que là il y a un problème d’égalité, on ne peut pas, comme certains lycées privés, garantir de faire tout le programme de septembre à mars, donc les élèves sont très désavantagés » explique Nicolas Pinoit, professeur de philosophie au lycée Jean-Macé.

    « On passe les épreuves et jeudi on fait la grève avec eux »

    Au-dessus de la table où sont dispersés fruits, gâteaux et boissons, une pancarte flotte : « Vous êtes plus forts que ce bac anxiogène et inégalitaire ». A côté, Chaïma, élève de terminale spécialisée en Histoire Géographie et Sciences Politiques (HGSP), suit de très près l’actualité. Après avoir échangé sur les épreuves et les révisions, elle évoque le 49.3 avec sa camarade. Pour elle, la réforme de la retraite c’est celle de ses parents, de ses professeurs mais aussi la sienne : « On n’en veut pas du tout à nos professeurs de faire grève, au contraire : on passe les épreuves et jeudi on fait la grève avec eux. »

    Kyliann, élève en STMG, lui n’a pas suivi la réforme des retraites mais reste très anxieux pour ses épreuves de bac. « Je ne pense pas que les épreuves puissent être annulées, par contre j’ai peur que cela se passe comme en 2019 quand ma sœur a passé le bac et qu’il y a eu des problèmes pour corriger les copies », confie-t-il.

    Dans le Val-de-Marne, le mouvement de grève, reconductible jusqu’à jeudi, a été suivi dans deux collèges et cinq lycées. Les épreuves des terminales n’en ont toutefois pas subi les répercussions car les établissements avaient prévu un nombre de surveillants assez important pour pouvoir y pallier.