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«Le camping, un secteur où l’on peut démarrer tout en bas et faire une belle évolution»

Forum de l'inclusion économiquedossier
Nicolas Dayot est président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air. Grâce à sa clientèle, populaire pour sa grande majorité, il estime que l’inclusion économique fait partie de l’ADN de son secteur d’activité.
par Delphine Bernard-Bruls
publié le 21 mars 2023 à 4h31
Comment promouvoir une démarche inclusive et en assumer le développement ? Un dossier réalisé en partenariat avec l’Afdas à l’occasion de son Forum de l’inclusion économique dans le sport, le tourisme et le divertissement, le 21 mars à Paris.

«Le camping, c’est le propre de l’inclusion : nous sommes le mode d’hébergement le plus populaire. Notre clientèle est composée en grande partie par des populations qui n’ont pas beaucoup de moyens financiers pour partir en vacances et profitent de notre rapport qualité-prix, qui est le meilleur de l’offre touristique. Nous avons aussi, dans nos campings, des clients qui profitent des aides de l’Etat ou d’organisations non gouvernementales (ONG) pour pouvoir se permettre de partir. A la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHA), nous avons ainsi des liens très étroits avec la Caisse d’allocations familiales (CAF), les Restos du Cœur, et bien d’autres.

«Nous avons d’ailleurs entamé un projet, qui n’est toutefois pas encore opérationnel, en collaboration avec le ministère des Sports, pour faire découvrir toute une diversité de sports aux classes sociales les plus populaires. En effet, nous avons fait le constat que ces populations sont celles qui pratiquent le moins de sport, surtout les petites filles, qui ont moins l’occasion de jouer au football dans la cour de récréation à l’école. Alors nous avons eu l’idée de proposer une offre à nos jeunes clients qui leur permet de découvrir, durant leur temps de vacances, des activités sportives qu’ils n’auraient pas eu l’occasion ou les moyens de connaître sans nous. Et ainsi, potentiellement, les inciter à s’inscrire en club une fois leurs congés au camping terminés.

«L’avantage des campings, c’est qu’ils ont été inventés avant la création du code de l’urbanisme. Ils se sont donc naturellement implantés dans les endroits où les familles avaient l’habitude de faire du camping sauvage. En conséquence, nous sommes historiquement situés dans des lieux stratégiques qui font l’objet d’une forte demande des vacanciers. Nous pouvons aussi nous féliciter de participer au développement économique des territoires environnant, qui profitent de la présence de notre clientèle, curieuse de découvrir les régions où elle passe ses vacances.

«L’inclusion, au camping, est aussi économique. Nous sommes une des formes d’activité professionnelle où l’on peut démarrer tout en bas de l’échelle et faire une carrière complète avec une belle évolution. Il n’est pas impossible, loin s’en faut, de démarrer adjoint·e à la réception d’un camping et de finir directeur régional d’un groupe de campings. Le tourisme, de façon générale, permet à quelqu’un qui n’a aucun diplôme d’évoluer grâce à son courage et sa détermination. Nos salariés, dont une majorité sont des saisonniers, bénéficient aussi de notre politique d’inclusion. Travailler dans un camping, qui se trouve pour l’écrasante majorité dans les territoires ruraux, cela permet à nombre de nos salariés, heureux de vivre à la campagne, de pouvoir y rester. L’inclusion économique concerne, enfin, un public très précis : les jeunes. Nous sommes, par définition, le job d’été par excellence : c’est un pied à l’étrier dans le monde du travail.»

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