Quels sont les métiers de demain ?

Illustration métiers de demain. ©Getty - We Are
Illustration métiers de demain. ©Getty - We Are
Illustration métiers de demain. ©Getty - We Are
Publicité

L'orientation, ça peut vite devenir un casse-tête ! Entre besoin d'équilibre personnel, de sens dans sa vie, ou de reconnaissance, comment choisir un métier ? Quels seront ceux en vogue dans le futur ?

Quand j’étais ado, je rêvais d’être journaliste, metteur en scène, boulanger, médecin, avant d’embrasser des études de droit et de sciences politiques et de vous parler 35 ans plus tard au micro de France Inter. À l’époque, Parcoursup n’existait pas.

C’était le système Ravel par Minitel, le fameux recensement automatisé des vœux des élèves. Ravel suscitait alors nettement moins d’angoisses que Parcoursup, qui est une source de tracas pour de nombreux élèves de terminale, anxieux à l’idée de ne pas obtenir la filière de leur choix, ou qui ne savent pas très bien ce qu’ils ont envie de faire plus tard.

Publicité

Ce matin, nous proposons aux parents et aux élèves de se poser les bonnes questions pour une bonne orientation.

Nous vous proposerons également un panel de métiers d’avenir émergents, qui vont sans doute prendre de l’ampleur, comme les métiers du soin des autres et de la planète.

Informer et montrer la diversité des métiers

Par rapport aux enfants d'il y a trente ans, les enfants de maintenant voient leurs parents changer de métier, parfois être obligés de quitter leur emploi, ce qui installe l'idée dans la société qu'on ne peut pas choisir un métier une fois pour toutes. L'onisep (Office national d'information sur les enseignements et les professions), organisme que dirige Frédérique Alexandre-Bailly, invitée de l'émission, propose énormément de vidéos, présentant les métiers, racontés par des gens qui les exercent.

Le fait que l'on ne sache pas quels métiers existeront dans 10 ans est pour elle une idée reçue. Il n'y aurait que 10 % des métiers que l'on ne connaît pas. 90 % des métiers qui existent aujourd'hui vont très certainement être très transformés mais ils existent déjà.

Il va y avoir d'énormes changements dans le monde du travail pour faire face aux évolutions, notamment climatiques. Pour Frédérique Alexandre-Bailly, on ne peut demander à l'Éducation nationale de former à des métiers qui n'existent pas mais la solution réside d'une part dans le fait de transmettre aux jeunes les compétences fondamentales qui leur permettront de continuer à apprendre, à se former aux nouvelles techniques et qui leur permettront surtout d'inventer le travail de demain.

Ma vie de parent
4 min

Les formations en vogue

La sélection via Parcoursup peut être très stressante pour les jeunes et les parents, notamment car la formation initiale et les diplômes sont en France très importants. Même si cela change un peu et que la formation continue gagne en reconnaissance.

Ce sont les études médicales qui sont actuellement les plus demandées, avec cette idée d'avoir un métier qui a du sens, de faire le bien. Ça dit aussi quelque chose de l'envie de sécurité de l'emploi. Pour Frédérique Alexandre-Bailly, ce qui est aussi frappant, "c'est que les jeunes font des choix extrêmement similaires les uns aux autres et que l'essentiel des vœux vont vers des filières qu'ils n'étudient pas au lycée et qui sont représentables aux yeux d'un jeune. On a le droit, la psycho et les fameux STAPS, c'est-à-dire les sciences et techniques des activités physiques et sportives."

Mais les parcours de vie ne sont plus forcément linéaires, comme l'explique Julien Vidal, auteur, qui parle d'une situation qui n'est pas irrémédiable, même une fois que s'est joué Parcoursup : "On a encore et on le montre par nos parcours tout un tas de manières de rebondir, de saisir des perches qui vont nous être proposées pour enfin avoir le plus d'opportunités de s'épanouir dans nos vies professionnelles."

Quels métiers, demain ?

Une brochure de l'Onisep met en lumière 20 métiers qui embauchent : assistantes maternelles, avocates, notaires, coiffeurs, cuisiniers, agents d'entretien, agent de sécurité, plombier, etc. Ce sont notamment les métiers du quotidien qu'on rencontre absolument tous les jours, comme boulanger, électricien, etc. Pour Frédérique Alexandre-Bailly, tous ces métiers-là sont des métiers qui ont encore de beaux jours devant eux, même s'ils vont être aussi impactés par la technologie, par des progrès, etc.

Ensuite le métier d'agriculteur soulève de grands enjeux, alors que beaucoup d'entre eux vont partir à la retraite. Pour Frédérique Alexandre-Bailly, on a aussi absolument besoin d'avoir des ingénieurs, notamment dans le secteur de l'agronomie et de l'alimentation.

Focus sur trois métiers

  • Gendarme de l'environnement

On peut passer un concours de sous-officier niveau bac ou d'officier de gendarmerie, niveau bac +5. Il faut ensuite suivre une formation d'enquêteur environnement à l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique, avec un salaire de sous-officier qui débute à 1 600 € environ. David Groison, journaliste, explique la diversité des choses que l'on peut faire dans cette fonction : lutte contre la domestication d'animaux sauvages par des influenceurs, contre le trafic de civelles, enquêter sur les dépôts de décharges sauvages comme on peut trouver partout sur le territoire, etc.

L'interview
10 min
  • Artisan upcycleur

Ce serait, comme nous l'explique Julien Vidal, un métier d'avenir : "L'idée, c'est de dire qu'effectivement on va faire face à une pénurie de plus en plus grande de tout un tas de ressources, alors qu'on a des poubelles qui se remplissent de plus en plus. Et donc, comment on fait de ces poubelles de potentielles autres ressources en voyant les objets qu'on est sur le point de jeter, pourquoi pas des pneus de vélo qui vont faire des ceintures, etc."  L'économie circulaire emploierait environ 600 000 personnes en France.

  • Entrepreneur

Comme l'explique Frédérique Alexandre-Bailly, l'on peut être entrepreneur dans plein de domaines, au titre d'une association ou d'une coopérative par exemple. Si, aujourd'hui, un jeune ne trouve pas de travail dans quelque chose qui fait sens pour lui, il peut aussi créer son emploi et convaincre que c'est utile.

🎧 Pour en savoir plus, écoutez l'émission...

Les invités

Julien Vidal, auteur et fondateur du projet « Ça commence par moi ». Après des études de droit et de politique internationale, il s’engage quatre ans dans l’humanitaire, sous l’égide du Volontariat de Solidarité Internationale. De retour en France, il lance le mouvement « Ça commence par moi », la « première communauté d'acteurs éco-citoyens de France. » pour initier un changement collectif, solidaire et durable dans la société. Il a publié plusieurs ouvrages, dont Ça commence par moi (Seuil, 2018), 2030 Glorieuses (Actes Sud, col. Domaines du possible, 2022) et, en février dernier, Mon métier aura du sens (Vuibert, 2023).

David Groison, journaliste, responsable des titres ados de Bayard Jeunesse (Okapi, Phosphore, We Demain…). Il est aussi le co-auteur de plusieurs ouvrages d'éducation aux médias et à l'image, destinés à la jeunesse et tous publiés chez Actes Sud Junior. À retrouver en kiosque : We Demain, 50 métiers pour sauver la planète.

Frédérique Alexandre-Bailly, Directrice générale de l'Onisep et présidente de la Société Française de Management. Elle a auparavant été rectrice de l’académie de Dijon et, de 2016 à 2019, chancelière des universités. En août 2019, elle est nommée directrice générale de l’Onisep.

Au téléphone :

David Mignot a co-fondé et préside YesYes, un atelier de reconditionnement à Caen (Calvados). L’entreprise rachète des produits d’occasion, les remet à neuf et les revend, 20 à 70 % moins chers, avec deux ans de garantie. Il s’occupe de téléphones, d’ordinateurs, de tablettes et même d’enceintes. L’entreprise prévoit de s’implanter dans toute la France d’ici 2025. En attendant le déploiement, une nouvelle boutique ouvrira à Toulouse, en juin. En parallèle, David Mignon forme aux métiers dits de la « réparabilité ». Auparavant, il a travaillé neuf ans chez Sony Mobile, où il a occupé les fonctions de directeur marketing et communication France, puis Europe, avant d’être nommé directeur général France.

Alice Longuepe est « banquière itinérante » à La Nef, une banque éthique. Depuis 1998, cette coopérative bancaire réunit professionnels et particuliers pour construire une société plus juste et durable en finançant uniquement des projets à plus-value écologique, sociale ou culturelle.

Ma vie de parent de Julien Bisson

L'équipe

pixel