Pourquoi l’intelligence artificielle ne va-t-elle pas nécessairement détruire nos emplois ? : épisode • 1 du podcast Ce que l'intelligence artificielle fait à l'emploi

Plus un métier comporte de tâches substituables, plus sa probabilité de disparition est élevée. ©Getty - d3sign
Plus un métier comporte de tâches substituables, plus sa probabilité de disparition est élevée. ©Getty - d3sign
Plus un métier comporte de tâches substituables, plus sa probabilité de disparition est élevée. ©Getty - d3sign
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Que disent les prédictions lancées dans le débat public pour annoncer le risque de disparition des emplois que ferait courir l’automatisation - en particulier le recours à l’intelligence artificielle ?

Le lancement en fanfare de ChatGPT, un robot conversationnel capable de répondre à toutes sortes de questions et d’écrire des textes a relancé les polémiques et les inquiétudes dans le monde du travail. Et si ce logiciel supprimait une bonne partie des emplois, notamment les plus qualifiés d’entre eux ? Déjà les médias tendent leurs micros aux « experts » qui dressent la liste des emplois qui seront les premiers à être supprimés.

Cela rappelle étrangement la folie qui s’était emparé du monde en 2013, lors de la publication par deux chercheurs d’Oxford d’un article annonçant la suppression de la moitié des emplois aux Etats-Unis dans un futur proche. Dans «  The Future of Employment : How Susceptible Are Jobs to Computerisation », publié en 2013, Carl Benedikt Frey et Michael A. Osborne étudiaient 702 métiers et estimaient la probabilité qu’ils soient remplacés par des machines intelligentes. Selon l’étude, certains secteurs couraient peu de risques d’être automatisés, comme l’éducation ou la santé. En revanche, les métiers de la vente, les emplois administratifs, agricoles ou même du transport présentaient de très gros risques. Pour les États-Unis, les auteurs estimaient que « 47 % des actifs se trouvent dans un secteur à haut risque de chômage » et que leurs emplois pourraient être remplacés par des robots ou machines « intelligentes » dans un délai de dix à vingt ans. Ces prédictions avaient été scrupuleusement reprises par des cabinets du monde entier, sans aucune distance critique, qui étaient de ce fait parvenus aux mêmes résultats pour les pays sous revue. L’inquiétude était évidemment à son comble.

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Comme l’ont rappelé Patricia Vendramin et Gérard Valenduc dans une note de l’Institut Syndical européen publié en mars 2019 et intitulée «  La fin du travail n’est pas pour demain », l’étude des deux chercheurs d’Oxford a été faite en chambre, sans jamais prendre en compte l’organisation réelle du travail : elle repose en effet sur des avis d’experts en robotique et en intelligence artificielle concernant le potentiel de substitution du travail humain par ces machines. Elle part de l’hypothèse que les performances exponentiellement croissantes des technologies digitales laissent entrevoir, à un horizon d’une ou deux décennies, la possibilité d’informatiser et de robotiser non seulement des tâches routinières, manuelles ou intellectuelles, mais aussi des tâches non routinières, comportant une dimension cognitive importante ou une dimension intuitive. (...)

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