Spécialiste du travail social, Philippe Gaberan a préfacé le dernier livre de Jacques Trémintin. L’occasion de l’interroger sur le métier d’éducateur spécialisé, pour lequel, selon lui, les exigences de rationalité tendent aujourd’hui à gommer les affects, pourtant indispensables à la relation d’aide éducative. Il encourage toutefois les professionnels à être fiers de ce qu’ils font et à le faire savoir.
Actualités sociales hebdomadaires - Vous établissez une différence entre « faire éducateur » et « être éducateur ». C’est-à-dire ?
Philippe Gaberan : Cette distinction est le fruit d’une analyse critique des recommandations produites ces quarante dernières années à l’égard des professionnels. La première d’entre elles consiste à se dégager de tout affect dans la relation, ce qui se traduit par une véritable catastrophe. Si les affects peuvent effectivement avoir des effets négatifs dont il faut être conscient, il ne s’agit pour autant ni de les nier…
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