« A Paris-la Défense, l’avenir se construit aujourd’hui ». Le slogan orne les barrières du vaste chantier de réaménagement du sud du quartier d’affaires de la Défense (Hauts-de-Seine), où la fine fleur des entreprises françaises et internationales est installée. C’est ici, au milieu des grues et du brouhaha des travaux, que le Campus Cyber a ouvert ses portes, en février 2022. L’objectif, lancé par le président de la République sur le modèle du cybercampus de Beersheba, en Israël, est ici aussi de construire l’avenir. Mais plus particulièrement celui de la cybersécurité française, en réunissant sur un même site quelque 160 acteurs du secteur : entreprises, organismes de recherche, services de l’Etat et écoles spécialisées. L’idée est de susciter des synergies entre ces acteurs pour répondre plus efficacement à l’explosion des attaques informatiques contre les entreprises et les services publics.
Dans le hall du bâtiment flambant neuf, où l’ambition de créer « une grande nation cyber » est même affichée sur les murs, Hugo, étudiant de 19 ans (qui n’a pas souhaité que son nom apparaisse), croise tous les jours de possibles futurs collègues ou employeurs : experts en cybersécurité, entrepreneurs du numérique ou responsables d’administration. « A la cantine, lors de conférences ou “afterworks” accessibles à tous, on discute parfois avec eux, on voit quels sont leurs problématiques et besoins, on commence à se faire un réseau… », confie le jeune homme, qui est inscrit en deuxième année de bachelor cybersécurité à l’Epita. Cette école d’ingénieurs spécialisée dans les métiers de l’informatique est membre fondateur du Campus Cyber, et fait partie des quelques établissements de formation présents sur le site (Efrei, Esilv, Institut Mines-Télécom, etc.). Au deuxième étage du bâtiment, l’Epita partage le palier avec l’entreprise Gatewatcher, un éditeur de logiciels de cybersécurité, partenaire de l’école.
Passionné de développement informatique depuis le collège, Hugo a découvert les enjeux de la cybersécurité pendant le confinement de 2020 en « s’amusant » sur son ordinateur avec son père, ingénieur en informatique. Un an plus tard, sur Parcoursup, il a « choisi au tout dernier moment cette passion », plutôt que la filière médecine, dans laquelle ce bachelier au profil scientifique aurait, sans doute, aussi réussi. A l’avenir, il se verrait bien fonder sa « société de cybersécurité blockchain », une technologie de stockage et de transmission d’informations.
Professionnalisation rapide
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