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Zahia Ziouani, cheffe d’orchestre : « L’excellence a aussi sa place dans un quartier populaire »

« Le Monde » interroge une personnalité sur ses années d’études et son passage à l’âge adulte. Ce mois-ci, Zahia Ziouani revient sur son combat pour exercer le métier dont elle rêvait, alors qu’elle venait d’une famille modeste, mais mélomane, originaire d’Algérie.

Propos recueillis par 

Publié le 30 mars 2023 à 06h00, modifié le 04 avril 2023 à 19h16

Temps de Lecture 9 min.

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La cheffe d’orchestre Zahia Ziouani, le 11 janvier 2023.

« Tu en connais beaucoup de femmes cheffes d’orchestre ? Elles ne sont pas bonnes : des assistantes de maestros qui imitent leur maître, rien de plus. » On assène ces phrases à la jeune Zahia, interprétée par Oulaya Amamra, dans le film Divertimento, réalisé par Marie-Castille Mention-Schaar et inspiré de l’histoire de Zahia Ziouani, 44 ans aujourd’hui.

Altiste et guitariste, cette Pantinoise a créé son propre orchestre à l’âge de 20 ans pour pouvoir le diriger et faire tomber les barrières, quitte à bousculer les codes de la musique classique. Aujourd’hui, la cheffe d’orchestre jouit d’une « grande liberté artistique ». Elle travaille notamment sur plusieurs projets qui feront des ponts entre sport et musique dans le cadre des Jeux olympiques. Et ce jeudi 30 mars, elle sera au Théâtre du Rond-Point à Paris, pour jouer « Titan », la Symphonie n° 1 de Gustav Mahler, en « immersion complète » dans l’œuvre du compositeur.

Dans quel milieu avez-vous grandi ?

J’ai grandi dans un quartier populaire de Pantin, en Seine-Saint-Denis. Nous habitions dans une grande barre HLM. Mes parents n’étaient pas du tout musiciens, mais très mélomanes. Mon père est arrivé en France dans les années 1960, ma mère dans les années 1970. Ils viennent tous les deux d’Algérie. Mon éducation était très ouverte sur la culture française, l’histoire et les arts… mais aussi sur mes racines algériennes. J’ai été bercée par ce lien entre les musiques classiques d’Europe et les musiques d’Algérie. Mon père adorait aussi le jazz, Tina Turner… on écoutait plein de styles différents !

Je me souviens d’une enfance très axée sur les valeurs, le travail, le respect. Ma mère s’est consacrée à notre éducation jusqu’à mes 15 ans, ensuite elle a repris un travail dans l’administration d’une entreprise – en Algérie, elle était cadre de la fonction publique. Il faut dire qu’on est arrivées à deux avec ma sœur jumelle, Fettouma : ça a un peu bouleversé ses plans. D’autant que notre frère Mehdi est né peu de temps après. Mon père, quant à lui, travaillait dans la restauration.

Comment s’organisaient-ils financièrement ?

On n’a jamais manqué de rien, c’est juste qu’on ne partait pas au ski tous les ans. On sentait que nos parents faisaient beaucoup de sacrifices pour qu’on puisse pratiquer nos activités et avoir nos instruments – le violoncelle pour ma sœur Fettouma (qui en a fait également son métier), la guitare et l’alto pour moi. Ils savaient se débrouiller et mettre les priorités là où il le fallait, quitte à s’asseoir sur les vacances pendant des années.

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