Axel Dumas a inauguré une nouvelle maroquinerie Hermès, vendredi 7 avril, à Louviers (Eure), près de Rouen. Le gérant du groupe de luxe s’est félicité de l’ouverture de ce 21e atelier français consacré à la fabrication d’articles en cuir et de selles d’équitation. « Il y a huit ans, ici, c’était la désolation », a rappelé François-Xavier Priollaud, maire (MoDem) de Louviers. La maroquinerie Hermès occupe un ancien site construit en 1957 par Philips pour la fabrication de disques vinyles puis de CD. La fermeture de cette usine, au milieu des années 2010, avait entraîné la suppression de 700 emplois.
Hermès, qui a racheté 5 des 12 hectares de cette friche industrielle située en pleine ville, a investi dans la construction de ce bâtiment de 6 200 mètres carrés « sans avoir recours à des subventions », a salué Hervé Morin, président (Les Centristes) de la région Normandie, lors de la cérémonie d’inauguration. Pour l’heure, Hermès y emploie 170 salariés. Au gré des formations dispensées dans le site normand de son Ecole des savoir-faire, les effectifs vont croître, pour atteindre à terme 260 personnes.
L’ouverture de cette maroquinerie ne sera pas suffisante pour en finir rapidement avec les problèmes d’approvisionnement d’Hermès. Le groupe met, pourtant, les bouchées doubles pour augmenter ses capacités. Au cours des trois dernières années, la marque a ouvert dix maroquineries. En 2022, 192 millions d’euros y ont été consacrés. Deux autres inaugurations sont prévues ce printemps, à Tournes (Ardennes), en mai, et à Saint-Junien (Haute-Vienne), en juin. Trois autres sont en chantier, à Riom (Puy-de-Dôme), pour une ouverture en 2024, à L’Isle-d’Espagnac (Charente), pour 2025, et à Loupes (Gironde), pour 2026.
Pas d’accalmie en vue
Mais, de l’aveu de ses dirigeants, Hermès ne parviendra pas à résorber ses ruptures de stock de sacs en magasin de sitôt. Car, malgré des prix stratosphériques – comptez 6 500 euros pour un sac Constance à bandoulière –, la demande demeure très élevée dans ses trois cents magasins. Depuis plusieurs années, les volumes de ventes d’articles en cuir croissent de 7 % par an environ. En 2022, les ventes de maroquinerie d’Hermès, dont les sacs, ont progressé de 16 % en valeur, en tenant compte des hausses de prix. Elles ont atteint 4,9 milliards d’euros, soit près de la moitié de son activité.
Et rien ne laisse prévoir une accalmie au sein du groupe, dont les ventes ont augmenté de 23 % en 2022. Car, après une envolée du chiffre d’affaires du groupe auprès des Américains, cette année-là, grâce à un dollar fort, le retour à la normale du marché chinois et la relance du tourisme asiatique laissent présager un nouveau rebond des ventes de sacs en 2023. A Paris, notamment, les ressortissants de pays asiatiques seront bientôt de retour dans les magasins.
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