Violences à Sainte-Soline, réforme des retraites… Qui sont les street reporters dans les manifestations ?

Les reporters indépendants ou militants qui filment les conflits sociaux et documentent les violences policières, font désormais partie intégrante des manifestations.

Journalistes débutants, vidéastes amateurs ou militants : des « street reporters » documentent eux-mêmes le confit social en diffusant leurs images sur les réseaux sociaux. LP/Arnaud Journois
Journalistes débutants, vidéastes amateurs ou militants : des « street reporters » documentent eux-mêmes le confit social en diffusant leurs images sur les réseaux sociaux. LP/Arnaud Journois

    Mardi 28 mars, dixième journée de lutte contre la réforme des retraites. Ce jour-là, alors qu’une longue file (450 000 participants selon la CGT, 93 000 selon le ministère de l’Intérieur) s’étend dans les rues de Paris entre les places de la République et de la Nation, des personnes cagoulées incendient quelques poubelles devant une nuée d’appareils photo et de caméras, parfois fixées sur de hautes perches. Les principales chaînes de télévision sont là, mais se font discrètes. Les équipes de BFMTV n’ont aucun logo sur leur matériel et sont protégées par un agent de sécurité, comme c’est désormais le cas à chaque manifestation.

    Parmi les professionnels, impossible de distinguer ces cameramen un peu particuliers, tant ils sont rodés. Des « street reporters » (littéralement : « des reporters de rue »), comme ils aiment être appelés. Journalistes débutants, vidéastes amateurs ou militants qui documentent eux-mêmes le confit social. Tous diffusent leurs images sur Twitter, TikTok ou en direct sur Twitch ou Facebook. Ils seront encore là jeudi 6 avril pour la nouvelle journée de mobilisation, comme ils le sont systématiquement depuis les protestations contre la loi Travail portée par Myriam El Khomri puis le mouvement dit « Nuit debout » en 2016.