Mixité au collège : « La création d’une classe bilingue, ça tire tout le monde vers le haut »

Pour lutter contre la ghettoïsation, le ministère de l’Éducation compte réserver la création de sections internationales aux collèges défavorisés. À Montpellier, une expérience de ce type a permis de redorer la réputation d’un collège fui par les familles.

En section internationale, comme ici, au collège Simone-Veil de Montpellier (Hérault), la moitié des cours d’histoire-géographie est enseignée en langue étrangère. LP/Giacomo Italiano
En section internationale, comme ici, au collège Simone-Veil de Montpellier (Hérault), la moitié des cours d’histoire-géographie est enseignée en langue étrangère. LP/Giacomo Italiano

    Sur l’écusson qu’il porte sur le cœur, un footballeur en train de frapper un ballon surmonté du nom du club de son quartier. Mohamed fait partie des enfants du Petit-Bard, une cité populaire voisine, qui ont réussi à intégrer la section internationale américaine du collège Simone-Veil de Montpellier (Hérault). « En CM1, j’étais à l’école Louis-Armstrong, à côté de chez moi, et comme j’avais de bonnes notes en anglais, la maîtresse avait expliqué à ma mère qu’il fallait que je poursuive en section internationale, raconte, intarissable, cet élève de 6e F, visage rond et regard lumineux. Ma mère ne savait pas ce que c’était, mais finalement, alors que je ne pensais pas y arriver, j’ai passé le test d’entrée et je l’ai réussi. »

    Les sections internationales de collège, ce sont ces classes qui comprennent, par rapport à un emploi du temps classique, quatre heures supplémentaires de langue vivante et la moitié des cours d’histoire-géographie enseignée en langue étrangère. Aujourd’hui, il en existe plus de 500 dans 19 langues, proposées dans plus de 280 établissements scolaires en France : collèges mais aussi écoles et lycées. L’objectif : faciliter l’accueil et l’intégration d’élèves étrangers, permettre aux élèves français de pratiquer une langue étrangère de manière approfondie et… promouvoir la mixité. Dans le cadre du plan qui doit être dévoilé d’ici à la fin du mois, le ministère de l’Éducation nationale doit confirmer que ces filières d’excellence seront désormais exclusivement créées dans des établissements « défavorisés ».