Des formations qui disparaissent de la plate-forme obligeant les candidats à ressaisir leur candidature, des pièces non nécessaires demandées, une procédure longue et chronophage… Et un site en maintenance quatre jours avant la clôture. Alors que devait s’achever la période des vœux sur la toute nouvelle plate-forme Mon master, mardi 18 avril, le ministère a accordé aux étudiants quarante-huit heures supplémentaires pour saisir leurs candidatures.
Depuis le lancement du site, le 22 mars, nombre d’étudiants rapportent avoir eu des sueurs froides. « On y passe des heures, c’est épuisant à l’approche des partiels, souffle Victor (les élèves cités par leur prénom ont requis l’anonymat), en licence d’histoire à Sorbonne Université. J’ai l’impression que la plate-forme a été organisée à la dernière minute. Les informations arrivent au compte-gouttes, même les enseignants ont du mal à nous aiguiller. »
Annoncé en 2022 et reporté à 2023, Mon master, sorte de Parcousup consacré aux titulaires d’une licence, a été lancé en février par le ministère de l’enseignement supérieur. La plate-forme doit faciliter l’affectation des étudiants pour leurs deux années de master et résorber les tensions entre offre et demande, en regroupant l’intégralité de l’offre de formation de masters disponibles en France, soit plus de 3 500 mentions réparties en 8 000 parcours – chaque vœu de mention conduit à une ou plusieurs spécialités, les « parcours », suivis en deuxième année de master. Chaque étudiant peut inscrire jusqu’à trente vœux : quinze en formation classique et quinze en alternance.
« Enorme coup de stress »
Plusieurs erreurs de paramétrage ont été remontées au ministère, qui a décidé de retirer momentanément certaines formations « afin de vérifier qu’elles respectaient les attendus définis ». Le ministère assure toutefois que cela ne concernerait que 7 % des formations. Mais pour les candidats concernés cela a engendré « un énorme coup de stress », rapporte Marie, en licence de droit à Rennes, qui a vu cinq de ses quinze vœux disparaître. « J’ai perdu toutes mes données et je n’ai pas été prévenue quand la formation a de nouveau été disponible. Au début, je pensais sincèrement que Mon master était une bonne idée, vu le parcours du combattant avec Ecandidat [le précédent dispositif], aujourd’hui je suis très pessimiste », relate la jeune fille. « Je me suis vraiment sentie impuissante, alors que mon avenir se joue sur ces candidatures », s’inquiète Fleury, étudiante en histoire à côté de Marseille.
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