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Salaire des enseignants : Macron annonce des hausses, mais crispe sur le « travailler plus pour gagner plus »

L’annonce par le chef de l’Etat, jeudi dans un collège de l’Hérault, du doublement des primes perçues par les enseignants, soit 100 euros net minimum en plus par mois pour tous, a été ternie, pour les syndicats, par la confirmation du « pacte enseignant », ces missions supplémentaires contre rémunération accessibles aux volontaires.

Par  et  (Ganges (Hérault), envoyée spéciale)

Publié le 20 avril 2023 à 22h57, modifié le 21 avril 2023 à 15h44

Temps de Lecture 4 min.

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Emmanuel Macron et Pap Ndiaye échangent avec des enseignants, des élèves et des parents d’élèves dans la cour du collège Louise-Michel, à Ganges (Hérault), le 20 avril 2023.

Pour son deuxième déplacement après la promulgation de la très contestée réforme des retraites, Emmanuel Macron a choisi de parler d’éducation. C’est au milieu d’un petit cercle d’une quinzaine de professeurs, d’élèves et de parents installés dans la cour ensoleillée d’un établissement rural de l’Hérault, le collège Louise-Michel de Ganges, qu’il a lui-même mis fin, jeudi 20 avril, au suspense sur les mesures salariales promises aux enseignants.

A la rentrée 2023, « tous les enseignants » bénéficieront d’une augmentation comprise entre « 100 et 230 euros par mois », a annoncé le chef de l’Etat, qui était accompagné du ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye. Il a également confirmé la mise en place du « pacte enseignant », par lequel les professeurs se voient proposer de nouvelles missions en échange d’une rémunération supplémentaire. « J’assume ce choix d’un investissement un peu différencié pour ceux qui font des efforts supplémentaires et systématiques », a-t-il déclaré, entérinant ainsi la création d’un dispositif vivement rejeté par l’ensemble des syndicats.

En 2024, 3 milliards d’euros seront consacrés à ces mesures salariales, dont les deux tiers pour la revalorisation inconditionnelle (1,9 milliard), appelée « socle ». « Il n’y a jamais eu une telle dépense [pour les rémunérations] depuis 1990 », a souligné le président de la République, en défendant un investissement indispensable à l’amélioration du service public d’éducation. Il a même évoqué – sous les regards dubitatifs des enseignants – un réinvestissement « permis par la réforme des retraites ».

Un important dispositif policier quadrillait la petite ville de 4 000 habitants, où plusieurs centaines de manifestants se sont réunis à l’occasion de la visite du chef de l’Etat. Du parvis de l’établissement, dont le périmètre avait été bouclé, ne parvenaient que les sons lointains des sifflets et des vuvuzelas. La contestation a cependant rattrapé Emmanuel Macron dans le collège, où le courant a été coupé dès son arrivée – une action revendiquée par la CGT du département –, empêchant la tenue des discussions à l’intérieur du bâtiment. Plusieurs professeurs l’ont par ailleurs interpellé sur le manque de reconnaissance, le risque de « perdre » une majorité d’enseignants avec le pacte, et les insuffisances de la revalorisation inconditionnelle à l’échelle individuelle – en particulier pour les enseignants en milieu de carrière. A la question de savoir si un salaire de 2 300 euros net au bout de quinze ans était suffisant, Emmanuel Macron a répondu : « Je regarde d’où on part et où on arrive. (…) Il y a un effet de rattrapage, et on rattrape trente ans. Ce n’est jamais suffisant. »

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