Finalement, elles n’iront pas. Les associations de défense des droits des personnes handicapées, réunies dans le Collectif Handicaps, ont décidé de boycotter la Conférence nationale du handicap (CNH), qui doit se tenir, mercredi 26 avril, au palais de l’Elysée. Dénonçant un manque d’ambition, le collectif, réuni en assemblée générale extraordinaire le 24 avril au soir, avait décidé de conditionner sa présence à la possibilité d’une « prise de parole politique devant le président de la République ». L’Elysée ayant proposé des « formats » qui ne lui conviennent pas, le Collectif Handicaps a confirmé au Monde qu’il boycottait la rencontre.
Les associations dénoncent, en effet, un événement décrit comme en deçà des enjeux, alors que la CNH est censée lancer le quinquennat sur la politique du handicap. Une bonne partie du gouvernement devrait d’ailleurs être réuni mercredi – y compris la première ministre, Elisabeth Borne – autour de Jean-Christophe Combe, ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées, et de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée des personnes handicapées. Des élus, des collectivités locales, des administrations, des entreprises et des syndicats sont également conviés. Certaines associations membres du Collectif Handicaps pourront, à titre individuel, participer aux débats, prévient la présidence du collectif.
Selon l’Elysée, l’après-midi devrait se dérouler en quatre temps : deux tables rondes présenteront les conclusions des groupes de travail qui se sont tenus en amont de cette journée, autour de l’accessibilité et de l’éducation. Il y aura ensuite un temps d’échanges avec les ministres, et enfin la prise de parole du chef de l’Etat. L’Elysée promet des « annonces fortes » qui auront des « implications immédiates sur les trois années à venir ». Au total, 70 mesures devraient être présentées, assure-t-on. Il devrait notamment être question de l’« effectivité des droits » autour de la question scolaire et d’accessibilité.
Réel retard sur l’accessibilité
Pour les associations, le compte n’y sera pas. « On attend l’expression d’un cap politique important, mais la manière dont cette conférence a été préparée laisse présager le contraire », dénonce Arnaud de Broca, le président du Collectif Handicaps, qui regroupe 52 associations. Côté Elysée, on se félicite pourtant des quelque « quarante réunions », sur huit groupes de travail différents, organisées sous la houlette des différents ministères concernés et réunissant acteurs associatifs et collectivités locales. « Ce n’est pas parce qu’on réunit les gens dans une salle qu’il y a de vrais échanges, un vrai débat », note, pour sa part, Arnaud de Broca, pour qui le fait de n’avoir « aucune information » sur les annonces de mercredi est plutôt « mauvais signe ». Les associations réclament également que les mesures, quelles qu’elles soient, soient associées à de vrais efforts budgétaires qui puissent garantir leur « effectivité ».
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