Quelle est la vocation du lycée professionnel ? Emmanuel Macron l’oriente résolument vers l’emploi « et le bon emploi ». « Le but, c’est que chacun puisse trouver un bon métier, un métier avec un bon salaire, et qui a du sens », écrit le chef de l’Etat dans une tribune sur le sujet publiée sur Facebook et LinkedIn, mercredi 3 mai.
Accompagné des ministres de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, du travail, Olivier Dussopt, et de l’enseignement professionnel, Carole Grandjean, le président de la République a présenté, jeudi 4 mai, à Saintes (Charente-Maritime), les grandes lignes de cette réforme d’ampleur qu’il ne cesse de mettre en avant depuis la campagne présidentielle, avec un fort accent mis sur les relations école-entreprises.
M. Macron affiche son ambition pour « cette cause nationale » avec 1 milliard d’euros d’investissement prévu chaque année. « Nous ne sommes pas au rendez-vous de la promesse que nous avons faite à cette jeunesse, estime le chef de l’Etat, à Saintes. Nous doublons les inégalités. Ce n’est pas la faute des enseignants, c’est le système qui est mal fichu. »
« L’inaction n’est pas une option »
Il est vrai que le lycée professionnel, qui accueille un tiers des lycéens aujourd’hui, cumule les difficultés. Il concentre les élèves les plus fragiles socialement et scolairement : il compte 3 % d’enfants de cadres contre 26 % en lycée général et technologique. A 18 ans, 40 % des élèves en situation de handicap sont scolarisés dans la voie professionnelle, contre 6 % en voie générale et technologique.
Côté insertion, seule la moitié des bacheliers professionnels ont un emploi un an après la sortie des études, et, parmi les lycéens professionnels qui poursuivent en vue d’obtenir un BTS, seuls 53 % l’obtiennent en deux ou trois ans. Les différentes réformes qui se sont succédé ces dernières décennies n’ont pas changé la donne pour cette voie souvent choisie par défaut.
Pour renforcer l’insertion dans la vie active de ces lycéens, la carte des formations va être revue, « au plus près des territoires, de chaque territoire, de chaque bassin d’emploi ». Les fermetures et ouvertures de filières « ne se décident pas depuis Paris », prévient le chef de l’Etat. « Nous devons faire évoluer profondément toutes les formations qui sont doublement insatisfaisantes : ne permettant ni poursuite d’études ni insertion professionnelle. Elles seront soit fermées, soit revues, affirme avec fermeté M. Macron. Face à l’absence de débouchés des élèves, l’inaction n’est pas une option. »
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