Menu
Libération
Reportage

Mixité sociale à l’école : à Melun, «le privé nous pique nos meilleurs élèves !»

Article réservé aux abonnés
Comme dans beaucoup de villes moyennes et pauvres, les établissements privés de Melun concentrent les élèves les plus favorisés, au détriment du public qui dénonce une concurrence déloyale.
par Cécile Bourgneuf
publié le 10 mai 2023 à 21h14

A la hâte, Gérald, 35 ans, dans son SUV noir, dépose trois collégiens devant l’institution privée Sainte-Marie, idéalement située dans le centre-ville de Melun (Seine-et-Marne) et dont on ne discerne qu’une rangée de huit arbres derrière le grand portail en fer forgé. En cette journée d’avril ensoleillée mais frileuse, les trois garçons qui filent en cours portent sous leur blouson le même uniforme, polo blanc et pull bleu marine. Gérald, qui habite une commune résidentielle à dix minutes de Melun, a choisi de scolariser son fils unique Théo dans le privé dès la sixième «pour éviter le collège public de secteur moins favorisé, dit sans détour ce chargé d’affaires. Je craignais les mauvaises fréquentations». Gérald n’est pas le seul parent de l’agglomération à venir garnir les établissements privés (un lycée et deux institutions qui font à la fois école et collège) de cette préfecture de plus de 40 000 habitants située à trente minutes de Paris en transilien.

Ça ne se voit pas à l’œil nu, mais ces établissements privés détonnent à Melun. Pour s’en rendre compte, il faut fouiller dans les données de l’Education nationale qui a depuis peu rendu publiques les compositions sociales des écoles, collèges et lycées de France en dévoilant leurs indices de position sociale (I

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique