Menu
Libération
Business model

Les pharmacies se refont une beauté avec les réseaux sociaux

Article réservé aux abonnés
Portés par les vidéos d’influenceurs sur TikTok et YouTube et l’essor du tourisme cosmétique, des groupements de pharmacies prospèrent sur l’obsession du «skincare». Une recherche du profit qui détourne les officines de leur mission.
par Jennifer Padjemi et collage Karen Assayag. Hans Lucas
publié le 13 mai 2023 à 12h20

«Je ne viens que pour les prix car l’endroit est désagréable, il y a trop de monde…» lance Cécile M., contrôleuse aérienne de 54 ans, en pleine recherche de sa crème pour le visage de la marque Nuxe. Dans cette (para)pharmacie imposante de la rue du Four, dans le VIe arrondissement de Paris, on se bouscule en permanence comme dans une boutique le premier jour des soldes. La concentration est à son maximum, panier dans une main et liste de produits à se procurer dans l’autre.

Les prix alléchants attirent ici depuis plus d’une quarantaine d’années (avec un changement de propriétaire en 2004 qui a favorisé l’agrandissement du lieu) une clientèle locale, nationale et internationale qui se refile l’adresse, un secret de polichinelle. Mais si elle fait partie des pionnières, cette pharmacie, qui appartient au groupement Citypharma, n’est désormais qu’un exemple d’un business model qui ne cesse d’essaimer. Du cœur de Paris à Marseille, en passant par Bordeaux ou la Seine-Saint-Denis, loin des traditionnelles officines de quartier, ces enseignes bénéficient d’une force de frappe commerciale XXL. Pharmabest, le plus grand regroupement de pharmacies françaises, en possède 114 dans l’Hexagone, dont quatre outre-mer.

Le vent en poupe

Favorisée depuis le début des années 2010 par la tendance des «routines» de beauté coréennes, la prolifération des produits de soin pour la peau s’est intensifiée pendant la pandémie du Covid-19. Les marques de célébrités, références scandinaves et américaines aux coul

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique