Lycées professionnels : la fausse promesse d’un emploi local

La lycée professionnel accueille un tiers des lycéens de France. Mais depuis une semaine et les annonces présidentielles d’un grand plan de réforme et d’investissement, les débats s'enflamment entre partisans de l’entreprise ou tenants de plus d’enseignement. Au-delà de ces clivages historiques, c’est la coïncidence entre une formation et un emploi qu’il s’agit de questionner, surtout quand on prétend l’organiser à l’échelle d’un territoire comme en rêve le gouvernement.

Quelle capacité pour le lycée professionnel ?

Aujourd'hui le lycée professionnel a perdu de la capacité qui avait été la sienne de promouvoir les enfants des classes populaires par le biais du diplôme et de la formation. Le lycée professionnel, se situe plutôt au bas de la hiérarchie scolaire et peine à faire reconnaitre la formation qu'il propose lorsqu'il s'agit de la monnayer sur le marché de la formation supérieure et du travail. Même si le lycée professionnel peine à répondre à ces deux objectifs, il n'est pas certain que le problème se règle du côté de l'insertion professionnelle territorialisée.

Une offre de formation pour un bassin d'emploi ?

L’idée est de transformer la carte des formations pour qu’elles répondent mieux aux métiers en tension actuels et à venir, comme les métiers de l'aide à la personne et de l'hôtellerie-restauration. Toutefois, la logique de l'insertion professionnelle est déjà au fondement même de la façon dont sont pensées ces formations. Il existe des territoires qui sont peu pourvoyeurs d'emplois, notamment les milieux ruraux, dans lesquels il y a une forte désindustrialisation. On voit assez mal où il serait possible de créer de l'emploi. Vouloir faire coller une offre de formation à des besoins d'un bassin d'emplois sur des territoires, il existe un risque d'enserrer encore davantage et d'assigner les jeunes à une carrière professionnelle.

Musique d'introduction : Gabriels – Offering