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Les raisons qui expliquent la fragilité des élèves français en lecture

Les résultats sont en deçà de la moyenne européenne, d’après l’étude internationale Pirls. En cause notamment : la focalisation sur les apprentissages du CP, alors que la maternelle et les autres niveaux du primaire sont aussi importants.

Publié le 16 mai 2023 à 10h00, modifié le 16 mai 2023 à 10h31 Temps de Lecture 4 min.

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Et si les difficultés en lecture s’avéraient être la source de toutes les inégalités scolaires ? L’étude internationale Pirls sur la lecture et la compréhension de l’écrit le montre dans sa dernière édition dévoilée mardi 16 mai : la catégorie sociale de la famille joue un rôle majeur dans les résultats des élèves, de même que toutes les activités liées à la lecture et au langage que les parents peuvent entreprendre dès le plus jeune âge.

Ces inégalités sont résumées par un chiffre éloquent tiré d’une étude américaine de 2004 : un enfant de 3 ans issu d’un milieu très défavorisé a entendu trente millions de mots de moins qu’un enfant élevé dans une famille favorisée. Revient aux systèmes éducatifs la gageure de pallier ces inégalités de naissance.

Or, si l’étude Pirls révèle une stabilisation des résultats des élèves français, voire une légère progression sur les compétences les plus complexes, ils restent bien en deçà de la moyenne européenne. Les évaluations menées par le ministère de l’éducation nationale, et systématisées sous l’ère Blanquer (2017-2022), complètent l’auscultation des fragilités du système éducatif français.

En CE1, près d’un élève sur trois ne possède pas une maîtrise satisfaisante de la lecture de mots et 17 % de la compréhension de textes. A l’entrée en 6e, un peu plus de la moitié des élèves peuvent lire cent vingt mots par minute, soit le niveau attendu, et un élève sur deux maîtrise la compréhension de l’écrit. En fin de 3e, enfin, un tiers des élèves se trouvent découragés ou démunis de stratégie de lecture quand on leur demande de lire une page de texte.

Polarisation sur les « petites classes »

Dès 2016, la conférence de consensus autour de la lecture orchestrée par le Centre national d’étude des systèmes scolaires aboutissait à cette conclusion : « Le système scolaire français a appris à former des élèves déchiffreurs, mais qui ne deviennent pas pour autant des lecteurs experts. »

Face à ces enquêtes nationales et internationales, les ministres de l’éducation ont annoncé les uns après les autres depuis vingt ans des plans axés sur les savoirs fondamentaux. L’apprentissage de la lecture s’est focalisé sur la classe de CP et les compétences cruciales en décodage à acquérir dès l’entrée en primaire. Le dédoublement des classes de CP et CE1 en éducation prioritaire, mis en place par Jean-Michel Blanquer, en est l’illustration.

Cette polarisation sur les « petites classes », que certains jugent encore insuffisamment efficace au vu de l’hétérogénéité des pratiques, a pu conduire à délaisser la poursuite de l’apprentissage de la lecture dans les autres niveaux, a fortiori sur la compréhension de l’écrit. Selon l’enquête Pirls, les enseignants des classes de CM1 sont à la fois moins nombreux que leurs homologues européens à poursuivre les exercices liés au décodage et moins nombreux à proposer des activités liées à la compréhension des textes. « Pirls évalue des compétences que l’on n’enseigne pas », affirme sans ambages Roland Goigoux, professeur émérite à l’université de Clermont-Auvergne.

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