Ne s’agirait-il donc que d’un immense ratage de communication ? Depuis deux semaines, c’est l’affolement dans les lycées professionnels. Professeurs contractuels comme titulaires, de matières générales comme professionnelles, ils ruminent les annonces de l’exécutif en se demandant à quelle sauce ils vont être mangés. «Depuis que je sais, je dors très mal. J’ai 47 ans, un enfant, un crédit, et l’avenir est plus qu’incertain. On sait très bien qu’avec autant de classes qui vont fermer, on va sauter», souffle Cyril (1), prof contractuel d’économie-gestion en Seine-Saint-Denis.
«On nous propose un plan social déguisé. Certains collègues dépriment, ils sont inquiets pour leur avenir. Est-ce que [le gouvernement va] reproduire le syndrome France Télécom, avec des suicides et des dépressions ?» interroge Bilal (1), son collègue, titulaire, d’éco-gestion. Des enseignants nous racontent avoir pleuré, peiner à trouver le sommeil et un représentant syndical évoque «deux collègues qui ont écrit qu’ils étaient à la limite de se suicider». Derrière ce vent de panique : des annonces et une carte.
Début mai, Emmanuel Macron annonçait enfin le contenu de sa réforme de l’enseignement professionnel, élément majeur de son projet en matière d’éducation. A sa suite, le ministre dédié, Pap Ndiaye, en pr