Alléger les factures des familles en période d’inflation, tendre vers une égalité de traitement dans les 470 écoles de la ville, permettre aux établissements d’utiliser leurs ressources à autre chose : c’est le triple objectif que vise la mairie de Marseille en attribuant, dès la rentrée 2023, un kit de fournitures scolaires aux 76 000 élèves des écoles maternelles et primaires publiques de la ville. L’idée n’est pas inédite. Parmi les grandes agglomérations françaises, Lille expérimente un dispositif similaire depuis 2021.
Le maire de Marseille, Benoît Payan (divers gauche), a choisi l’école Font-Vert, dans une cité très populaire du 14e arrondissement, pour annoncer la mesure et présenter la panoplie : une trousse bien remplie (règle, trois tubes de colle, deux gommes, un taille-crayon, cinq stylos…), des boîtes de feutres et de crayons de couleur, quatre surligneurs, un cahier pour les écoliers du primaire. En sus, un paquet de mouchoirs, une blouse et un cahier pour ceux de maternelle.
La liste a été établie avec un groupe d’experts comprenant directeurs d’école, représentants de l’académie et des syndicats. Pour ces kits, Marseille investit 1,2 million d’euros. Ce qui porte à 4,9 millions la somme allouée aux achats matériels des écoles. Le quotient par élève atteint 57 euros en zone REP+ (réseau d’éducation prioritaire renforcé), contre 42 euros auparavant.
« Dans le bon sens »
« J’aurais aimé quelques stylos de plus, mais c’est très bien. Ça remet de l’égalité sur un territoire où certaines listes pouvaient monter jusqu’à 120 euros, alors que d’autres restaient à 30 », estime Christophe Olivier, directeur de l’école Font-Vert et délégué UNSA de l’arrondissement. Présent lors des trois réunions d’experts, il a veillé à ce que « la liste n’entame pas la liberté pédagogique des enseignants de commander ce dont ils estiment avoir besoin ». « Cette mesure va dans le bon sens, confirme la secrétaire départementale du SNUipp, Virginie Akliouat. Avec l’inflation, le reste à charge des parents a lourdement augmenté. Là, il ne devrait pas leur rester grand-chose. »
L’académie d’Aix-Marseille, partie prenante, a promis d’adresser aux équipes pédagogiques une note leur demandant de porter « une attention particulière » au contenu du kit avant de lancer leur commande annuelle. Sur ce point, Arnaud Dupleix, administrateur de la FCPE des Bouches-du-Rhône, demande à voir. « Le kit fera-t-il disparaître les listes complémentaires ? J’en doute », glisse-t-il, regrettant également que les associations de parents n’aient pas été conviées aux réunions d’experts.
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