Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Harcèlement scolaire : le suicide de Lindsay interroge l’action de l’éducation nationale

Après ce nouveau drame, Pap Ndiaye a reconnu « un échec collectif ». Si un programme de prévention se déploie dans les établissements scolaires, ses effets sont encore limités faute de moyens, alors que les réseaux sociaux compliquent la donne.

Par 

Publié le 02 juin 2023 à 20h08, modifié le 19 septembre 2023 à 12h01

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Les parents de Lindsay, une jeune fille de 13 ans qui s’est suicidée le 12 mai, lors d’une conférence de presse à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), le 1ᵉʳ juin 2023.

Après le suicide de Lindsay, une collégienne de 13 ans, le 12 mai, le ministre de l’éducation nationale a de nouveau été contraint de s’exprimer. « C’est un échec collectif » dans la lutte contre le harcèlement scolaire, a confié Pap Ndiaye sur BFM-TV, jeudi 1er juin. Quelques heures plus tôt, à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), où l’adolescente était scolarisée, sa mère avait annoncé qu’elle déposait quatre plaintes, contre la direction de l’établissement, l’académie de Lille, la police et le réseau social Facebook.

Quatre mineurs ont déjà été mis en examen, le 25 mai, pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide » et une personne majeure pour « menaces de mort ». Une enquête administrative, conduite par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, est également en cours. « Si chacun avait fait son travail pour protéger Lindsay, elle serait vivante », juge Betty, la mère de la défunte.

Ce drame interroge à nouveau les moyens d’action de l’éducation nationale dans la lutte contre le harcèlement scolaire, alors que près d’un élève sur dix y est confronté. Après la révélation du suicide de la collégienne, le ministre a envoyé un e-mail à tous les directeurs d’école et chefs d’établissement pour rappeler les procédures en vigueur et la nécessité de signaler à la justice tous les faits repérés.

Un volontarisme qui peine à prouver son efficacité

Un mois plus tôt, le 11 avril, Pap Ndiaye avait déjà fait connaître de « nouvelles mesures », comme la possibilité de déplacer dans une autre école un harceleur indépendamment de l’avis de ses parents, alors qu’aujourd’hui c’est souvent la victime qui change d’établissement. Cette succession de dispositions, si elle illustre un certain volontarisme, peine à prouver son efficacité. « Nous avons encore du chemin à faire », a reconnu le ministre sur BFM-TV.

La prise en compte du harcèlement scolaire est, il est vrai, récente en France. Le terme apparaît dans le code pénal en 2014 et dans le code de l’éducation en 2019. « L’arsenal juridique existe, mais il nécessite une réponse quasi immédiate de l’établissement. C’est souvent ce qui fait défaut aujourd’hui », détaille Valérie Piau, avocate spécialisée dans le droit de l’éducation, qui traite « plusieurs centaines de cas de harcèlement chaque année ». « La matérialité des faits prend parfois du temps à être établie », tempère Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du syndicat des chefs d’établissement SNPDEN-UNSA.

Dans le cas de Lindsay, « la principale instigatrice des violences a d’abord été exclue temporairement le 14 novembre (…) puis exclue définitivement le 27 février dernier, et on aboutit à la tragédie du 12 mai », a relaté Pap Ndiaye sur BFM-TV, mais le harcèlement a perduré sur les réseaux sociaux. Le cyberharcèlement, qui prolonge quasi systématiquement aujourd’hui invectives et brimades hors de l’école, vient compliquer le travail des équipes éducatives. « On essaie de gérer ce qu’on voit et ce qu’on sait. Encore faut-il le voir et savoir », insiste Bruno Bobkiewicz, qui juge les compétences des personnels « limitées » dans ce domaine.

Il vous reste 44.97% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.