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Aux « Echos », une grève pour défendre l’indépendance de la rédaction

Inquiets d’une remise en cause de leur droit de veto sur le choix du nouveau directeur de la rédaction, les journalistes du quotidien économique ont cessé le travail pendant vingt-quatre heures, du jeudi 1er au vendredi 2 juin.

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Publié le 01 juin 2023 à 21h35, modifié le 02 juin 2023 à 22h55

Temps de Lecture 3 min.

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La colère ne retombe pas au sein des Echos. Elle est même montée d’un cran avec une grève qui a empêché la parution du quotidien économique et de son supplément week-end, vendredi 2 juin. Son site Web et ses réseaux sociaux sont également restés figés pendant vingt-quatre heures, en signe de protestation et ont repris ce même vendredi à 17 heures. Le mouvement est inédit puisque la précédente et unique grève de l’histoire du quotidien datait de 2007, au moment du rachat du titre par le PDG de LVMH, Bernard Arnault.

Après une assemblée générale tenue jeudi 1er juin, 98 % des journalistes ont voté pour se mettre en grève afin de « renforcer les garanties d’indépendance » à l’égard de l’actionnaire du quotidien, le groupe LVMH. La société des journalistes des Echos a dénombré 222 votants, dont 218 pour la grève, 3 contre, et un blanc.

« L’indépendance de la presse n’est pas un luxe. Et elle est en danger », alerte le communiqué de la Société des journalistes (SDJ) des Echos publié jeudi soir, commençant par rappeler la « stupéfaction » des équipes depuis le mois de mars face à « l’éviction brutale » de son directeur de la rédaction, Nicolas Barré, « par l’actionnaire (…) à la suite d’articles qui ont déplu ». Parmi ceux-ci figure un texte publié sur le site Web du journal concernant des perquisitions fiscales dans le groupe de luxe qu’il dirige, mais aussi une critique d’Histoire d’un ogre (Gallimard), le livre consacré à Vincent Bolloré qu’Erik Orsenna a publié en février.

Ce faisant, M. Arnault se serait ainsi « affranchi du mécanisme de révocation prévu dans l’accord d’indépendance signé fin 2007 entre LVMH et la Société des journalistes des Echos », juge cette dernière. La SDJ dénonce le fait que la direction du groupe Les Echos-Le Parisien souhaiterait désormais « vider de sa substance » le droit de veto des journalistes sur la nomination du futur directeur de la rédaction. Ce droit, prévu dans l’accord d’indépendance, permet théoriquement aux rédacteurs et rédactrices d’avoir leur mot à dire sur le candidat proposé par l’actionnaire.

Fin de non-recevoir

Le corps électoral de ce vote est également au cœur du désaccord entre la direction et la rédaction. La liste de votants présentée par le groupe intègre les CDI, CDD, apprentis, pigistes réguliers, prenant ainsi la liste des élections professionnelles pour référence. « Je ne me prêterai pas à un tri entre journalistes, à quelques jours de l’élection qui était prévue à la fin du mois de juin », a affirmé Pierre Louette, le PDG du groupe, au Figaro jeudi soir. « C’est émouvant cette attention soudaine pour les pigistes alors qu’ils ont été augmenté une fois en l’espace de dix ans », ironise une des rédactrices souhaitant rester anonyme.

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