Les habitants du Sud-Essonne vent debout contre un nouveau projet d’éoliennes

Cinq villages du sud du département ont organisé ce dimanche une votation citoyenne au sujet de l’implantation de nouvelles éoliennes sur leur territoire. Les votants se sont déclarés opposés au projet à plus de 80 %.

Le département de l’Essonne compte 18 éoliennes : neuf à Angerville, trois à Pussay et six à Boissy-la-Rivière. LP/Arnaud Journois
Le département de l’Essonne compte 18 éoliennes : neuf à Angerville, trois à Pussay et six à Boissy-la-Rivière. LP/Arnaud Journois

    Le projet éolien de la société Énergie éolienne solidaire a du plomb dans l’aile. Ce dimanche, les électeurs de cinq villages du sud du département (Abbéville-la-Rivière, Arrancourt, Fontaine-la-Rivière, Marolles-en-Beauce, Saint-Cyr-la-Rivière) étaient appelés aux urnes pour se prononcer sur l’installation d’un parc de 5 à 7 éoliennes sur le territoire. À plus de 80 %, les habitants ont massivement dit non.

    Sur les quelque 1 150 inscrits sur les listes électorales de ces cinq villages, plus de 450 personnes ont fait le déplacement. « Il s’agit d’un vote consultatif, précise le président de l’association Horizon préservé pour notre Val de Juine, Laurent Lacroix. En fin d’année dernière, la société qui porte le projet s’était engagée à le stopper si le vote était majoritairement contre. Pour nous, les éoliennes ne créent pas d’emplois, sont catastrophiques pour la faune et elles participent à la dépréciation des biens immobiliers. »

    « On ne continuera pas un projet si 80 % des habitants y sont opposés »

    Confrontée au refus massif des habitants, la société Énergie éolienne solidaire va devoir revoir sa copie. « On ne continuera pas un projet si 80 % des habitants y sont opposés, assure son directeur, Richard Polin. Nous devons continuer notre travail d’information. L’éolien a beaucoup de vertus, en particulier pour les besoins de l’industrie et des transports. »

    L’association Horizon préservé pour notre Val de Juine est soutenue depuis le début par Nathalie Da Conceicao Carvalho, députée (RN) de l’Essonne. « C’est le premier dossier sur lequel j’ai été saisie après mon élection en juin 2022, rembobine la parlementaire. Les villages du sud Essonne sont très inquiets : à cause des lumières des mâts dans la nuit, la perte de valeur patrimoniale du paysage… »



    L’élue développe son argumentaire : « Pour une éolienne, on utilise 4 000 tonnes de béton et 400 tonnes de ferraille (NDLR : les professionnels de secteur et les observateurs parlent plutôt de 600 à 800 t de béton et 25 tonnes d’acier pour une turbine), les pales sont fabriquées en Chine, déplore Nathalie Da Conceicao Carvalho, reprenant les arguments de Marine Le Pen pendant sa campagne présidentielle de 2022. Et nous ne savons pas comment seront démantelés les parcs éoliens. »

    À Pussay, première commune d’Île-de-France à avoir accueilli des éoliennes, le sujet est bien connu. Depuis fin 2011, trois mâts sont implantés sur son territoire. En mars dernier, la mairie a organisé une consultation citoyenne pour l’installation de trois ou quatre éoliennes supplémentaires. « Plus de 70 % des gens ont voté contre », indique Grégory Courtas, le maire (DVG). À ce jour, l’Essonne compte 18 éoliennes : neuf à Angerville, trois à Pussay et six à Boissy-la-Rivière.