L’arbitrage a fini par tomber. Le détail de la quatrième année d’études, promise par le gouvernement aux internes de médecine générale, est désormais connu. Le ministre de la santé, François Braun, a précisé, lundi 12 juin, les contours de cette année supplémentaire, qui reste rejetée par les principaux intéressés. Cette annonce intervient en plein débat sur les déserts médicaux à l’Assemblée nationale, avec l’arrivée dans l’hémicycle de la proposition de loi du député Horizons Frédéric Valletoux.
Comme prévu, l’incitation a été retenue pour cette année, qui doit notamment permettre de lutter contre les déserts médicaux, avec la mise en place d’un soutien financier pour les jeunes généralistes qui choisiront de rejoindre ces territoires les moins dotés en médecins. Soit environ 40 % du pays, classés aujourd’hui en zone très déficitaire. « Je crois vraiment à cette méthode positive qui est la nôtre », a défendu François Braun, en écartant de nouveau la coercition comme étant un « remède totalement contre-productif ».
Promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron, cette quatrième année d’internat pour les médecins généralistes – la seule spécialité qui ne comptait jusqu’ici que trois ans – devait s’inscrire « en priorité » dans les zones sous-denses, selon l’expression retenue par le gouvernement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2023 adopté à l’automne. Un rapport sur le sujet, commandé à l’époque à quatre spécialistes représentants les enseignants, les internes et les médecins – Nanou Pham, Stéphane Oustric, Olivier Saint-Lary et Mathilde Renker – a été remis lundi à François Braun.
« Aucune des multiples structures auditionnées représentant des territoires ne s’est prononcée en faveur de la coercition des étudiants, ont relevé les auteurs, qui ont émis vingt-cinq propositions détaillées, en grande partie suivies par le ministre. En aucun cas des jeunes ne pourront être envoyés seuls dans des zones sans médecins. Les stages de quatrième année doivent inciter les futurs praticiens à s’installer sur le territoire. »
Deux stages de six mois
A compter de 2023, les quelque 3 600 internes en médecine générale suivront donc, à l’issue de leurs trois premières années d’internat, deux stages de six mois en tant que « docteur junior ». Pas à l’hôpital, comme dans les autres spécialités, mais en ambulatoire, dans un cabinet médical, sous l’autorité d’un praticien maître de stage universitaire. Et s’ils choisissent d’exercer en « zone sous-dense », ils percevront une indemnité supplémentaire d’environ 400 euros. Leur rémunération globale pourra s’élever jusqu’à un plafond de 4 500 euros net par mois, a précisé le ministère de la santé, soit une « rémunération très incitative » pour cette année qui vise à la fois à renforcer la spécialité de médecine générale et l’accès aux soins.
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