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Bac 2023 : la philosophie, une épreuve sans stress pour beaucoup de lycéens

L’ex-épreuve reine intervient désormais alors que les élèves connaissent déjà 80 % de leur note finale. Pour de nombreux élèves, la motivation en pâtit.

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Publié le 13 juin 2023 à 19h03, modifié le 14 juin 2023 à 09h38

Temps de Lecture 3 min.

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Du coup d’envoi au clap de fin. Avec la réforme du baccalauréat mise en place par Jean-Michel Blanquer, l’épreuve de philosophie ne sonne plus le début d’une semaine intense d’examens, mais la fin de deux années rythmées par le contrôle continu, l’épreuve anticipée de français en fin de classe de 1re et les épreuves de spécialité. Ces dernières, qui ont lieu en mars de l’année de terminale, marquent désormais le moment phare du bac nouvelle formule, comptant pour un tiers de la note finale. Alors, ce mercredi 14 juin, les 536 000 élèves de terminale générale et technologique se rendent à l’épreuve de philosophe, autrefois reine, sans pression.

Elève de terminale près de Bordeaux, « plutôt stressé en temps normal », Aurélien (les personnes citées uniquement par leur prénom souhaitent rester anonymes) n’a ouvert ses cours de philosophie que lundi matin pour réviser. Il a calculé sa moyenne avec les notes dont il dispose. « Si j’ai 0 en philosophie et 0 au grand oral, j’ai quand même mon bac », explique le futur bachelier, « mention très bien » à ce stade, « mention bien » quoi qu’il arrive. Autre motif de lâcher prise pour le lycéen : Aurélien a accepté, il y a une semaine, une proposition sur Parcoursup. Avec ses spécialités mathématiques et sciences et vie de la terre, il entre en classe préparatoire scientifique à la rentrée. « Depuis, c’est comme si j’étais un peu en vacances », relate le futur étudiant. Il est tout de même allé en cours jusqu’au bout, mais il a vu la classe se dépeupler au fil des semaines. « Mardi 6 juin, nous étions seize sur trente-trois en cours de philo. Même notre enseignant semble blasé », s’étonne le Bordelais.

Les professeurs interrogés n’ont pas tous constaté un absentéisme massif, mais chacun souligne le « désengagement » des élèves. Si ce moindre investissement autour de la philosophie n’est pas une nouveauté depuis la nouvelle formule du baccalauréat en 2021, il s’est accentué cette année, avec la mise en place effective de la réforme, les deux dernières sessions ayant été perturbées par le Covid-19. Pour la première fois, les candidats connaissent déjà 80 % de leurs notes. « L’épreuve de philosophie a été vidée de son enjeu, alors que cet enseignement revêt un enjeu démocratique et républicain important », déplore Marie Perret, enseignante de philosophie à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) et présidente de l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public (Appep).

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« Logique comptable »

L’architecture de l’année de terminale est en cause pour les professeurs de philosophie. « Les élèves sont revenus très fatigués des épreuves de spécialité en mars. Ils étaient rincés physiquement et psychologiquement, ce qui n’a pas aidé à les remettre au travail », relate Mme Perret. « Ils ont ensuite été accaparés jusqu’à début avril par les lettres de motivation pour Parcoursup, détaille la professeure. Puis, ils ont eu connaissance de leurs notes de spécialités avant de partir en vacances de printemps et, enfin, les propositions de Parcoursup sont arrivées, à partir du 1er juin. »

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