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Désert médical : le Val-de-Marne se mobilise pour renforcer le suivi des malades chroniques sans médecin traitant

« Pas un patient en affection longue durée sans médecin traitant » : l’engagement gouvernemental prend corps, localement, par le biais des Caisses primaires d’assurance-maladie chargées de contacter patients et généralistes pour enrayer une dynamique inquiétante.

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Publié le 15 juin 2023 à 10h15, modifié le 15 juin 2023 à 16h18

Temps de Lecture 5 min.

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L’entrée du village de Cornas (Ardèche), le 28 août 2022.

Il est l’un des « 700 000 », ces patients en affection longue durée, sans médecin traitant, dont le gouvernement a érigé la prise en charge en priorité. Ou plutôt, il était l’un d’entre eux : mi-mai, Ramdane Sali, 54 ans, a été contacté par la Caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) du Val-de-Marne, le département où il réside, pour se voir proposer un généraliste référent.

« Je suis plus tranquille, maintenant », concède-t-il simplement, lui qui vit à Villejuif de sa pension d’invalidité, après trois opérations du cœur. Pendant dix-huit mois, malgré ses problèmes cardiaques, l’épilepsie dont il souffre et la nécessité, dit-il, d’un « suivi psy », il a dû s’en passer. « Un jour, on m’a dit que mon médecin était parti, j’ai d’abord vu son remplaçant, et puis, de moins en moins…  » Ses consultations de spécialistes à l’hôpital, ses visites chez son cardiologue, en libéral, se sont poursuivies. « Eux aussi étaient inquiets que je n’aie plus “mon” médecin. Et leur inquiétude, ça m’inquiétait… »

Le parcours d’Aïcha (elle a requis l’anonymat), 76 ans, n’est pas très différent : un médecin traitant parti à la retraite il y a un an et demi, un médecin remplaçant (« mais jamais le même », dit-elle) lui renouvelant tous les mois l’ordonnance pour traiter son diabète, son asthme, son hypertension… Mais pas d’interlocuteur unique, mis à part une secrétaire médicale. « A chaque fois que j’appelais, elle me répétait “on ne peut pas faire mieux”. » Pour cette habitante de Créteil, aussi, l’« appariement » avec un médecin traitant, orchestré par la CPAM, s’est soldé favorablement. Et ils ne sont pas les seuls.

Depuis le lancement de la démarche, mi-mars, dans les locaux cristoliens de l’Assurance-maladie, par le ministre de la santé, François Braun, quelque 680 « cas » individuels ont ainsi trouvé une issue dans le Val-de-Marne. En Seine-Saint-Denis, département voisin, ils sont déjà plusieurs milliers – 5 800, en avril. « Toutes les CPAM sont engagées dans cette action », souligne-t-on à l’Assurance-maladie, sans livrer encore de bilan global.

Un « travail de dentelle »

La mise en place de ce processus se fait en plusieurs étapes. Les caisses ont écrit aux patients d’abord, aux généralistes ensuite, en ciblant en premier lieu ceux qui, dans l’année, avaient pu voir trois fois le même malade chronique sans déclaration de médecin traitant. Avenue de Ségur, on en fait la plus importante opération « d’aller-vers » qui ait eu lieu, en dehors des campagnes de vaccination contre le Covid-19. Sur le terrain, on évoque, plus modestement, un « travail de dentelle », dans la mise en relation patient-médecin.

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