"Je choisis la French Tech", le plan du gouvernement pour stimuler les ventes des start-up françaises

"Je choisis la French Tech". C’est le nom du plan lancé par le gouvernement pour booster les commandes des start-up françaises. Il consiste à organiser des rencontres entre acheteurs et jeunes pousses, convaincre les entreprises et les institutions de s’engager à acheter auprès d’elles, supprimer les barrières juridiques… entre autres.

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Le gouvernement continue de chouchouter les entreprises de la French Tech avec un plan destiné à stimuler la commercialisation de leurs produits et services. Il a été annoncé ce matin par le ministère délégué chargé de la Transition numérique Jean-Noël Barrot.

Après avoir levé des fonds et développé leur solution, il reste l’étape cruciale de la commercialisation, souvent déterminante pour les start-up. En concurrence avec les fournisseurs classiques souvent installés et avec les solutions étrangères moins chères, elles "rencontrent des difficultés à vendre leurs solutions aux grands acheteurs du tissu économique", explique le Ministère dans son communiqué.

Doubler la commande publique et privée en direction des start-up d'ici 2027

Déjà très actif sur la partie financement, le gouvernement se donne alors pour mission de doubler le recours aux start-up par les acheteurs publics et privés d’ici 2027 par le biais de cette initiative baptisée "Je choisis la French Tech".

Pour atteindre son objectif il peut d'ores et déjà compter sur la Direction des Achats de l’Etat, qui s’est engagé à doubler sa commande à destination des PME innovantes de 2,4% à 4% d’ici 2027, pour un montant avoisinant 1 milliard d’euros. Elle va également déployer un "fonds innovation achats" doté de 6 millions d’euros destinés à soutenir des projets d’achats innovants de moins de 100 000 euros.

Il peut également s'appuyer sur le Secrétariat Général pour l’investissement, qui va augmenter la part de commande publique dans le déploiement du plan France 2030. "C’est pourquoi le Centre National d’Etudes Spatiales a par exemple lancé un appel à manifestation d’intérêt auprès d’acteurs publics concernant leurs besoins en services issus des données spatiales (plus de 100 besoins recensés auprès de 83 acteurs publics)", explique le communiqué. Des appels d’offres seront lancés d’ici la fin de l’année, majoritairement tournés vers des acteurs émergents.

45 acteurs publics vont travailler sur le sujet 

D'autre part, la Mission French Tech va contacter les acheteurs de chaque Ministère dans les 12 mois à venir pour recenser leurs besoins et leur proposer des listes de start-up pertinentes.

Par ailleurs, le gouvernement a déjà convaincu 45 acteurs publics tels que les Ministères de la justice, des armées et de la transition écologique, la CCI, Pôle emploi ou encore France Industrie, de s’engager à organiser au moins une rencontre entre start-up et acheteurs d’ici la fin de l’année, de mobiliser les membres de leur réseau et de désigner un référent sur la question.  

255 entreprises engagées

S’il ne suffit presque que de volonté pour orienter la commande publique vers les produits et services de la French Tech, il s’agit aussi de convaincre les entreprises privées, et il y a du travail ! D’après une enquête de la CCI menée auprès de 410 dirigeants d’entreprises en juin 2023, 6% seulement achètent auprès de startups, majoritairement des grands groupes.

Là encore, le gouvernement a déjà entamé le chantier en persuadant 255 entreprises, dont 108 grands groupes, de prendre des engagements. Une partie d’entre elles ont promis de doubler leurs achats auprès de start-up à l’horizon 2027 : des grands groupes comme la SNCF, Bouygues ou Atos, mais aussi d'autres jeunes pousses telles que ChapsVision ou Pigment.

Les autres ont pris "des engagements de moyens" : désignation d’un référent start-up, mise en place d’un processus d'achat accéléré, doublement du nombre de start-up référencées en tant que fournisseurs, organisation d’évènements. On ne sait pas grand-chose sur la nature de ces engagements, mais l’Etat vise 500 entreprises partenaires d’ici fin 2023.

Adapter le cadre réglementaire et accentuer la communication

Le levier juridique est lui aussi utilisé : le gouvernement va travailler sur la mise en place d’un cadre réglementaire favorable à ces contrats et tenter de régler les points blocants tels que la règlementation autour de l’abus de dépendance économique ou la protection de la propriété intellectuelle des start-up.

Pour accompagner ces actions, il compte accentuer la communication sur le sujet. FranceNum va mettre en avant des start-up pouvant aider les TPE/PME à se numériser dans les prochains épisodes du programme "Connecte ta boîte", le French Tech Corporate Community va créer un "CAC 40 ranking" du meilleur partenaire repris par la presse, et le Conseil National des Achats va lancer le "Défi de la souveraineté des achats d’innovation" en coordination avec les 11 présidents de région et les Capitales French Tech.

Un évènement annuel "Choisissons la French Tech" décernera par ailleurs des prix aux plus belles collaborations entre start-up et autres acteurs du tissu économique français.

Un observatoire pour suivre l’état du chantier

En parallèle et comme souvent lorsque l’état se penche sur une nouvelle problématique, un observatoire va être créé. Piloté par le médiateur Pierre Pelouzet, il publiera annuellement un baromètre avec des données chiffrées pour suivre l'évolution du chantier, et pourra ainsi être force de proposition.

Un ambassadeur "Je choisis la French Tech" a également été nommé afin de porter le message auprès des acteurs économiques, grands groupes et administrations. Il s’agit de Maurice Lévy, certainement choisi pour sa connaissance de l’écosystème et de son réseau en tant que fondateur de l’accélérateur L’Escalator et de VivaTech.

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