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Le grand oral du baccalauréat 2023 cherche encore la bonne formule

Cette nouvelle épreuve du bac, en vigueur depuis trois ans, peine à convaincre certains enseignants, qui estiment ne pas avoir le temps d’y préparer correctement leurs élèves.

Par  et

Publié le 19 juin 2023 à 06h00, modifié le 19 juin 2023 à 09h07

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Exercice type de l’atelier grand oral du lycée George-Sand de Domont (Val-d’Oise), le 4 mars 2021.

Camille, élève au lycée Sophie-Germain à Paris, n’est pas stressé par le grand oral qu’il passera mardi 20 juin. « Je suis plutôt à l’aise pour m’exprimer et ça compte pour une grande partie de l’évaluation », juge le lycéen (il souhaite rester anonyme), qui n’avait pas fini de travailler ses questions, vendredi. Le grand oral, nouvelle épreuve du « bac Blanquer » et dernière de l’année scolaire, se tient à partir de lundi. Il s’agit de la troisième session pour ce nouveau format, l’une des rares épreuves peu perturbée par la pandémie.

Pour ce point d’orgue du nouveau bac, chaque candidat prépare deux questions en lien avec ses deux enseignements de spécialité, validées par son enseignant dans la discipline correspondante. Le jury, composé de deux professeurs dont un spécialiste du sujet, retient une question. Après vingt minutes de préparation, le candidat expose son sujet pendant cinq minutes. S’ensuivent dix minutes d’échanges. Dans les cinq dernières minutes, le lycéen parle de son projet d’orientation.

Pour la spécialité maths, Camille a choisi de traiter la question : « En quoi les probabilités permettent-elles d’optimiser un tir de penalty en football ? », attaché qu’il était à proposer un sujet concret. Le fait de ne pas avoir de support – outre quelques idées jetées sur un brouillon pendant la préparation – ni même le droit d’écrire ou de dessiner au tableau a pesé. Il avait d’abord choisi : « Pourquoi les compagnies aériennes font-elles du surbooking ? », mais s’est aperçu que « trop d’élèves prenaient cette question, au moins cinq dans l’une des classes de mon lycée ».

Car si les sujets doivent être personnels, les élèves cherchent des idées par le biais de leurs manuels, leurs enseignants ou les réseaux sociaux. Pour la spécialité physique-chimie, Camille répondra à la question : « Combien de claques faut-il pour cuire un poulet ? » Une idée amusante qu’il a trouvée dès l’année de 2de grâce à une vidéo sur TikTok. Anouck, elle, raconte avoir trouvé son sujet de spécialité humanités, littérature et philosophie « en cherchant à la fin du manuel ». Des exemples de sujets étaient listés, assure cette élève du lycée du Mont-Blanc René-Dayve, à Passy (Haute-Savoie). Adam, en terminale au lycée Voltaire à Paris, admet utiliser ChatGPT, qui « l’aide » à formuler ses réponses au sujet choisi.

« Mal calibré depuis le départ »

Ces pratiques battent en brèche l’idée d’un sujet personnel, a fortiori censé être travaillé tout au long de l’année. « J’ai vu passer des sujets qui n’avaient pas été formulés par les élèves eux-mêmes », note Romain Gény, militant au SNES et professeur de sciences économiques et sociales à Villeneuve-d’Ascq (Nord). « Sur Google, la première expression qui sort quand vous tapez “grand oral” est “déjà fait”. Cela en dit long. » L’éducation nationale assure pour sa part ne pas y voir malice : « A partir du moment où vous avez un oral sur questions, ce partage est assez banal, estime-t-on au ministère. D’ailleurs, ce n’est pas une épreuve d’érudition : le jury est composé d’un spécialiste et d’un non-spécialiste. »

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