Véritable passeport professionnel, le MBA (Master of Business Administration) est l’un des rares diplômes qui soient reconnus sur les cinq continents. Avec un MBA à temps plein, de jeunes cadres à haut potentiel peuvent donner un sérieux coup d’accélérateur à leur carrière. «Ils ont une idée très forte d’évolution et de transformation. Ils veulent changer de pays ou d’industrie, souvent de poste, voire les trois à la fois», explique Kentia Gallet,
directrice des programmes post-expérience à temps plein de l’Essec.

L’Executive MBA s’adresse, lui, à des cadres plus expérimentés, ayant déjà une solide expérience. Le temps de leur formation, ils vont prendre le temps de réfléchir sur leurs pratiques avec comme objectif de rebondir pour aborder une seconde partie de carrière. L’objectif est d’évoluer à des postes de comité de direction, de direction générale d’une entreprise, d’une filiale, d’une entité… «Ils veulent être au cœur des décisions stratégiques et participer au développement de l’entreprise», résume Anne Villate, responsable recrutement des EMBA et des International MBA à Audencia.

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Tous les anciens étudiants, qu’ils aient suivi un MBA ou un EMBA, sont d’accord sur un point: dans ce type de cursus, on apprend autant des enseignants que de ses pairs. L’expérience, la variété des profils des participants sont déterminants. Dans ces formations se mêlent des cadres, mais aussi des ingénieurs, des pharmaciens, des avocats, des architectes…

«Parvenir à une excellente osmose»

Il en est de même sur le pays d’origine. Sur un millier d’étudiants chaque année, le MBA de l’Insead - l’école organisant deux rentrées par an - totalise plus de 75 nationalités. EMLyon compte une quarantaine d’auditeurs en MBA par promotion et affiche une vingtaine de nationalités. «Le but est de parvenir à une excellente osmose», souligne Fabien Seraidarian, directeur du Global EMBA de Skema Business School.

Ces programmes privilégient les travaux de groupe sur des cas réels, des projets à réaliser. «L’EMBA apporte une vision à 360 degrés des métiers stratégiques. La formation fait le lien des interactions et des interactivités de l’entreprise. Les cours vous interpellent aussi sur vos valeurs, vos attentes, le sens que vous voulez donner à votre vie professionnelle», confie Sophie Javelaud, diplômée 2022 de l’EMBA d’Audencia.

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Développer son leadership, ses compétences personnelles, apprendre à travailler avec les autres, suppose d’approfondir la connaissance de soi. «Le projet phare lancé dès le premier jour et à rendre en fin d’année les pousse à se définir et à le verbaliser. Ils vont préciser leurs préférences, tester leur offre, rencontrer des experts… définir leur rôle», résume Fabien Seraidarian.

«C’est un marathon»

Le MBA à temps plein implique généralement de quitter son entreprise. «Une ou deux personnes par an sont réembauchées par leur société parce qu’elles étaient restées en contact. Mais ce n’était pas nécessairement leur plan initial. Des opportunités peuvent émerger entre-temps dans l’entreprise», note Kentia Gallet.

L’EMBA à mi-temps, en revanche, permet d’évoluer dans sa société. C’est sur les conseils de son manager que Simon Joly, cadre chez Sigrenea, suit l’EMBA d’Audencia. «Il m’a proposé de prendre la direction des opérations chez Sigrenea et suggéré de faire un Executive MBA», explique-t-il. Les deux tiers des diplômés du LeadTech Global EMBA de l’École des Ponts Business School sont promus l’année du programme ou l’année suivante dans leur entreprise ; un tiers change de société.

Qui dit MBA dit aussi développement d’un nouveau réseau de relations. «À EMLyon nous avons plus d’une centaine de MBA et EMBA par an qui se mélangent à la fin des programmes. Cela permet d’ouvrir le cercle de connaissances», signale Stéphanie Ousaci, directrice de l’Executive MBA.

Un rythme très soutenu

Après le bachelor de l’École hôtelière de Lausanne (EHL) et quatre ans d’expérience, Jean-Baptiste Claquin voulait passer un nouveau palier sans attendre. «Deux écoles me séduisaient pour effectuer mon MBA. J’ai choisi l’Essec, car ils avaient auparavant un MBA Hospitality. Je pourrai contacter les anciens de l’école qui l’ont suivi, comme ceux de son master Hospitality», explique-t-il.

De tels programmes demandent beaucoup de travail. Entre les cours à préparer, les travaux à rendre et le projet final, il n’est pas question de jouer les touristes. «C’est un marathon qui implique toute la famille», prévient Kentia Gallet. Ce rythme très soutenu demande beaucoup d’organisation et de compréhension de la part de l’entourage. La décision de se lancer dans un tel cursus se prend à deux, voire plus. «La charge de travail est vraiment lourde, assure Simon Joly. Nous avons tous des postes à responsabilité, une vie personnelle avec des enfants, à laquelle s’ajoute la formation. Il faut avoir de l’énergie en réserve pour tout gérer.»