Permis de conduire, bourses, logement : Elisabeth Borne dévoile son plan jeunesse

C'était « la » mesure la plus attendue d'Elisabeth Borne sur la jeunesse. « Je vous confirme qu'à partir de janvier 2024, on pourra passer le permis de conduire et conduire à partir de 17 ans », a annoncé la Première ministre, mardi soir, sur le média en ligne « Brut ». Elisabeth Borne a par ailleurs affirmé que l'aide actuelle de 500 euros accordée aux apprentis serait élargie aux élèves de lycées professionnels.

« Le permis, aujourd'hui, c'est en moyenne 30 heures de leçons pour un coût de 1.600 euros, et jusqu'à six mois de délais dans certains départements », déplorait-on à Matignon, il y a quelques semaines, à un moment où l'idée d'abaisser l'âge à 16 ans - et non à 17 - était sur la table.

Des « pré-codes » dès le collège

La Première ministre a annoncé par ailleurs le renforcement des attestations de sécurité routière au collège et au lycée, « pour en faire de véritables pré-codes ». Elles seront « utiles aussi pour le vélo », a-t-elle souligné. Autre mesure : « On va mettre en place un passe pour utiliser le train pendant un mois, gratuitement, pour tous les jeunes entre 18 et 20 ans […] qui s'engagent dans un SNU, dans un service civique, dans un contrat d'engagement jeune. »

Après l'annonce du SNU sur temps scolaire, et son lot de critiques la semaine dernière, Elisabeth Borne a donc commencé, mardi soir, à rendre publiques une série de mesures censées « enclencher la machine à bonnes nouvelles » - une expression entendue dans les rangs de l'exécutif - et qui doivent être présentées, ce mercredi, lors d'un Conseil national de la refondation (CNR) consacré à la jeunesse.

Dans le cadre des « cent jours » fixés par Emmanuel Macron, Elisabeth Borne doit dévoiler un premier volet de mesures. Comme pour se projeter au-delà des cent jours, avec un deuxième volet d'annonces envisagées plus tard, malgré les rumeurs de départ et de remaniement…

En finir avec les logements CROUS insalubres

Elisabeth Borne a par ailleurs confirmé s'engager « à rénover certaines des résidences [universitaires] qui, aujourd'hui, ne sont pas dans un état satisfaisant pour les jeunes ». « Dans trois ans, on veut avoir traité les 12.000 logements de ces résidences qui ne sont pas aux normes aujourd'hui », a-t-elle affirmé.

« On a un gros chantier sur la réhabilitation des logements CROUS », avait indiqué Elisabeth Borne, en février, lors d'un CNR jeunesse. Le sujet « a été laissé de côté trop longtemps, il faut qu'on accélère, en lien avec la transition écologique », avait-elle ajouté.

Selon des sources concordantes, le gouvernement serait prêt à mettre 200 millions d'euros sur la table pour « mettre fin aux situations d'indignité totale d'ici à la fin du quinquennat ». Sur les 176.000 logements des CROUS, il en reste aujourd'hui 8.800 à réhabiliter, soit « moins de 5 % du parc », selon Dominique Marchand, la présidente du Centre national des oeuvres universitaires et scolaires (CNOUS).

Ces 8.800 résidences sont les plus anciennes, mais le CNOUS a aussi listé en priorité deux des résidences concernées par une rénovation énergétique, d'où les 12.000 logements cités par Elisabeth Borne.

Un autre sujet concerne les étudiants boursiers : celui de la territorialisation des bourses en fonction du coût de la vie. La Première ministre a affirmé une aide supplémentaire de 30 euros par mois pour les étudiants ultramarins, soit 67 euros de plus que l'an dernier à partir de septembre. Le gouvernement avait déjà annoncé une augmentation de 37 euros par mois pour tous les boursiers, en mars.

Revoir le Pass'Sport

Sur les enjeux d'éducation, le gouvernement va mettre en place l'an prochain un outil en ligne pour développer et évaluer « les connaissances et les compétences vertes » à la fin du collège (4^e ou 3e), sur le modèle de ce qui se fait pour le numérique avec la certification Pix. Elisabeth Borne avait parlé fin janvier d'un « TOEFL de l'écologie », pour que tous les élèves aient un socle commun de connaissances sur le sujet.

La question du Pass'Sport a aussi été évoquée dans les CNR jeunesse. « L'aide actuelle de 50 euros [pour financer tout ou partie de son inscription dans une structure sportive pour les jeunes de 6 à 30 ans, NDLR] ne fonctionne pas du tout, il faudrait la revoir pour toucher plus de monde », glissait récemment un proche du dossier. Mais, pour l'instant, le dispositif existant reste en vigueur.