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A l’université, la nouvelle plate-forme Mon master critiquée par les enseignants-chercheurs

Au terme de la première campagne de sélection des étudiants candidats en master, des universitaires responsables de formation confient leur désarroi face à une interface gouvernementale encore largement perfectible.

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Publié le 21 juin 2023 à 05h00, modifié le 21 juin 2023 à 18h11

Temps de Lecture 4 min.

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Le campus de l’université Bordeaux-Montaigne à Pessac (Gironde), près de Bordeaux, le 12 janvier 2023.

L’arrivée des plates-formes informatiques pour sélectionner les candidats aux études supérieures serait-elle en train de reconfigurer le métier d’universitaire ? Après Parcoursup il y a cinq ans, la nouvelle interface gouvernementale Mon master – qui rendra ses résultats d’admission vendredi 23 juin – laisse un goût amer à nombre d’enseignants-chercheurs chargés de recruter des étudiants titulaires d’une licence et qui souhaitent poursuivre leurs études durant deux années supplémentaires avant d’intégrer le marché du travail.

Imaginée par l’ancienne ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal – déjà à l’initiative de Parcoursup –, cette plate-forme, lancée en février 2023, doit permettre d’orienter plus efficacement les candidats parmi les quelque 3 500 masters proposés dans les universités, en soulageant les formations sursollicitées et en remplissant les autres. Elle met fin aux recrutements directs que pratiquaient, jusqu’ici, les équipes pédagogiques auprès des étudiants, qui postulent désormais en une seule fois à l’ensemble des formations qu’ils visent.

Lire aussi le décryptage : Article réservé à nos abonnés L’heure de vérité sur l’offre de masters dans les universités

Chaque étudiant pouvant formuler, sans possibilité de les hiérarchiser, jusqu’à trente vœux (quinze en formation classique, quinze en alternance), les responsables de master anticipaient une inflation de dossiers à examiner. Ils ne se sont pas trompés : le nombre de vœux a bondi en moyenne de plus de 13 %, selon un premier état des lieux dressé par le réseau des vice-présidents d’université en charge de la formation.

« Gigantesque liste d’attente »

A l’unanimité, les enseignants-chercheurs interrogés par Le Monde rapportent avoir consacré plus de temps à la tâche qu’à l’accoutumée. « Auparavant, les candidats nous écrivaient, car ils voulaient vraiment faire ce master. Désormais, ils ont une liste de tous les masters, et il leur suffit de cliquer pour être candidat », résume Yann Bisiou, maître de conférences en droit privé, responsable de deux masters à l’université Paul-Valéry-Montpellier-III. Il estime avoir reçu à 50 % des « lettres de motivation standards » ne concernant pas directement ses masters et entre 10 % et 15 % de « dossiers à côté de la plaque ».

Le constat est le même à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. « J’ai eu tendance à regarder de manière plus privilégiée des candidats qui avaient fait une ou deux demandes de spécialité de master plutôt que sept demandes, illustre Frédéric Sawicki, responsable d’un master de sciences politiques. Je préfère des gens qui ciblent ma spécialité, même s’ils ne sont pas de super-étudiants sur le papier. »

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