Enfants et ados sous médocs : « Je ne connais pas un jeune de mon âge qui aille bien » (Violette, 16 ans)
Enquête Trois ans après l’apparition du Covid, la santé mentale de nombreux jeunes reste fragile. Dernier symptôme en date : l’explosion des prescriptions de psychotropes, dont des antidépresseurs. Un phénomène inquiétant, même si certains parents voient dans ces traitements des effets bénéfiques.
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Elle a commencé son traitement il y a un mois et, déjà, dit se sentir « plus légère ». Tous les matins, Violette, Parisienne de 16 ans, prend un comprimé de sertraline, un antidépresseur. « En février, alors que j’étais suivie par une psychologue depuis plusieurs mois, j’allais très mal, j’ai pensé mettre fin à mes jours. Mes parents m’ont alors trouvé une pédopsychiatre en urgence. Elle m’a prescrit un antidépresseur, mais aussi des anxiolytiques à prendre ponctuellement en cas de crise d’angoisse. » Des médicaments qu’on pensait réservés aux adultes minés par les soucis « des grands », mais qui sont de plus en plus consommés par les adolescents, voire par les enfants. Violette est loin d’être un cas isolé.
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En mars, un rapport du Haut Conseil de la Famille, de l’Enfance et de l’Age (HCFEA) intitulé « Quand les enfants vont mal : comment les aider » a fait grand bruit. En se fondant sur les prescriptions des professionnels de santé, il alertait sur la flambée de la consommation de psychotropes chez les 6-17 ans entre 2014 et 2021 : + 48,5 % pour les antipsychotiques, + 62,6 % pour les antidépresseurs, + 78 % pour les psychostimulants, + 155,5 % pour…
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