Bientôt un livre blanc du travail social pour agir concrètement sur l’attractivité des métiers

Un peu plus d’un an après la publication du livre vert, un livre blanc du travail social sera remis cet été au gouvernement. Le Haut conseil du travail social y travaille depuis des mois, avec l’ambition d’aboutir à des propositions opérationnelles pour donner un nouvel élan aux métiers du social.

 

Les métiers de l’humain sont le "ciment de la citoyenneté et des droits des personnes accompagnées", pour l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss). "L’Uniopss, membre du Haut conseil du travail social, vient d’adresser à son président, Mathieu Klein, une contribution au livre blanc, dont la remise au gouvernement est prévue à la fin de l’été", fait savoir l’organisation dans un communiqué du 19 juin 2023.

Remis par le Haut conseil du travail social (HCTS) à l’ancien ministre des Solidarités Olivier Véran en mars 2022 (voir notre article), le livre vert du travail social avait permis d’analyser les mutations du contexte dans lequel opèrent les travailleurs sociaux et les évolutions des pratiques, tout en clarifiant les orientations souhaitables sur la formation et l’attractivité des métiers. Pour aller plus loin, le HCTS a proposé à l’actuel ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, de préparer un livre blanc composé de "propositions plus opérationnelles" et s’appuyant sur de nombreuses remontées de terrain, a expliqué Mathieu Klein, maire de Nancy et président du HCTS, le 1er juin 2023, en conclusion d’un cycle de conférences en ligne dédiées à ce travail.    

Cinq journées d’auditions et des contributions d’acteurs divers

Au cours de cinq journées d’auditions entre février et juin, ces "entretiens du livre blanc du travail social" ont porté sur l’expertise des travailleurs sociaux et des personnes accompagnées sur les politiques de solidarité et les métiers de l’accompagnement, sur le rapport au travail en général, sur la "valorisation des investissements dans les métiers de l’humain", sur le genre dans le travail social et sur le travail social dans la transition écologique. Sont intervenus dans ce cadre des travailleurs sociaux, des employeurs, des formateurs, des chercheurs, des étudiants ou encore des personnes accompagnées.

Parallèlement à ces auditions, des organisations diverses – associations, syndicats… – ont remis leur contribution au débat. Depuis septembre 2022, les comités locaux du travail social travaillent ainsi collectivement sur le sujet avec l’appui de l’Agence nouvelle des solidarités actives (Ansa). La Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a rendu publique sa contribution en mai dernier, après celle de l’Association nationale des assistants de service social (Anas) en avril.

Élargir le champ d’initiative des professionnels et augmenter le temps passé auprès des personnes

L’Anas insiste notamment sur la nécessité de renforcer la "lisibilité des missions du travail et du service social", d’élargir "le champ d'initiative des assistantes sociales" et d’aligner les rémunérations "sur les standards européens".

Pour l’Uniopss, il importe d’augmenter le temps de présence des professionnels de terrain auprès des personnes (donc de modifier les taux d’encadrement), d’adapter le dispositif de formation professionnelle ou encore de valoriser la démarche du référent de parcours.  

A partir de toute cette matière, le livre blanc "sera soumis à l'assemblée plénière du Haut conseil au début du mois de juillet", précise Mathieu Klein. Ce document sera ensuite remis à la Première ministre et au ministre des Solidarités. Avec l’espoir, pour l’ancien président du département de Meurthe-et-Moselle, de "mettre le travail social au cœur du débat public à la rentrée prochaine".