6 questions sur « Mon master », le Parcoursup des étudiants

Ce vendredi, les étudiants qui ont déposé leur candidature sur la plateforme commencent à recevoir les réponses. Mais que faire en cas de refus ?

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Fin du suspense pour les 209 207 candidats à un master pour la rentrée 2023 ! Ce vendredi, depuis 9 heures, les étudiants titulaires d'une licence, d'un bachelor ou d'une licence professionnelle commencent à recevoir les premières réponses à leurs candidatures. Pour cela, ils doivent se connecter sur la plateforme « Mon master » – l'équivalent de Parcoursup pour les étudiants de niveau bac + 3 –, inaugurée cette année dans le but de faciliter le processus d'inscription.

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Comme pour la plateforme d'entrée à l'université, celle-ci ne sert qu'à centraliser l'information et la transmettre aux écoles et universités. Cela signifie qu'aucun algorithme n'est entré en jeu dans le choix des candidats. Ce sont les responsables pédagogiques de chaque formation qui ont évalué chaque dossier un à un et ont choisi de répondre favorablement ou pas à la candidature.

Que va-t-il se passer désormais ? Réponse avec Marie Gomis, psychologue de l'Éducation nationale et conseillère d'orientation au sein du centre d'information et d'orientation (CIO) des enseignements supérieurs en Sorbonne, et Antoine Lamy, directeur adjoint de L'Institut privé de préparation aux études supérieures (Ipesup.)

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• Y a-t-il suffisamment de places pour tout le monde ?

D'après les estimations du ministère de l'Enseignement supérieur, oui ! Selon le site, 209 207 candidats ont validé au moins un vœu sur la plateforme pour la rentrée 2023. Mais toutes ne seront pas retenues, précise le ministère de l'Enseignement supérieur. Parmi les candidatures non recevables : les 9 848 provenant d'étudiants de niveau bac + 2, donc non éligibles au master. Et d'autres provenant d'étudiants n'ayant finalement pas validé leur licence, soit parce qu'ils ne se sont pas présentés à l'examen, soit parce qu'ils ont échoué. Ce qui correspond à environ 20 % des effectifs des années précédentes. En réalité, les candidats éligibles devraient donc avoisiner 173 000 pour 3 500 formations et 185 000 places.

Reste que certains masters – comme le droit ou l'économie – et certaines universités – comme la Sorbonne – sont particulièrement demandés et ne pourront donner satisfaction à tout le monde. « L'idéal est d'avoir multiplié les candidatures, les mentions de masters et les universités dans sa candidature », indique Marie Gomis.

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• Faut-il s'inquiéter si on n'a pas de réponse positive ce vendredi ?

Non. Comme pour Parcoursup, les réponses vont tomber au fil des renoncements des autres, jusqu'au 21 juillet. En cas de réponse positive, il vous faudra répondre dans le délai indiqué sur la plateforme.

« Deux cas de figure s'offrent à vous », explique Antoine Lamy. « Première possibilité : vous avez reçu une réponse favorable pour votre master préféré. Vous pouvez accepter définitivement la proposition et faire votre inscription administrative. Cela vous fait automatiquement renoncer aux autres masters, ce qui permet de libérer une place et de faire remonter les candidats sur la liste d'attente. Deuxième possibilité : vous avez reçu des réponses positives, mais vous êtes en attente de votre master préféré. Vous devez alors accepter provisoirement le moins mauvais des masters qui vous ont accepté, tout espérant qu'une place se libère dans un autre master », conseille le directeur adjoint d'Ipesup. À noter, les files d'attente sont mises à jour chaque matin jusqu'au 20 juillet, et les candidats sont alertés par e-mail et SMS dès qu'ils reçoivent une proposition d'admission.

Troisième possibilité : vous n'avez reçu aucune réponse positive du tout. Vous pouvez alors saisir le recteur de votre académie, via le bouton prévu sur la plateforme.

• Que faire si on n'a obtenu aucune réponse positive ?

Après 21 juillet, les candidats sur liste d'attente entrent dans la phase de gestion des désistements. Cette phase se divise en deux temps : une phase de hiérarchisation de ses vœux (du 22 au 25 juillet inclus), et une phase pendant laquelle le candidat recevra des propositions d'admission et les acceptera ou non (du 26 juillet au 31 août). Celles-ci sont le fruit de désistements d'autres candidats.

Enfin, les candidats n'ayant reçu que des refus peuvent saisir depuis la plateforme le recteur de leur académie. Et cela dès le 30 juin et dans un délai de 15 jours après le dernier refus. Le recours consiste en une lettre de motivation, démontrant la cohérence de son projet professionnel avec le choix des masters. Une commission est ensuite chargée de faire deux propositions au candidat – l'une dans son académie, l'autre sur l'ensemble du territoire national – en cohérence avec son dossier et sa lettre de motivation. « L'idée n'est pas de pénaliser le candidat, mais au contraire de trouver la solution la plus satisfaisante compte tenu de son projet, des places disponibles et de la distance qu'il est prêt à parcourir », précise Antoine Lamy. Vous disposez alors d'un délai limité, indiqué dans la réponse, pour faire votre choix à compter de la réception de la dernière proposition.

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• Et si je n'ai toujours rien à l'issue de cette saisine ?

Une commission d'accès au deuxième cycle de l'enseignement supérieur réunissant notamment le recteur de région académique et les présidents des universités de la région se tient chaque année entre le 1er et le 21 septembre. Elle a pour but d'étudier la situation des étudiants qui n'auront pas encore eu de réponse et de leur attribuer dans la mesure du possible une place en master. Aucune démarche à faire pour cela, l'examen des dossiers non attribués est automatique (à condition d'avoir saisi le recteur avant).

Autre solution, opter pour l'un des nombreux « masters of science » ou « Msc » proposés par les écoles privées, donc non référencés par la plateforme. « Attention tout de même, ils sont souvent chers et de qualité variable », prévient Marie Gomis, psychologue de l'Éducation nationale au CIO des enseignements supérieurs en Sorbonne.

La bonne démarche pour être sûr de ne pas se tromper ? Contacter les anciens, via LinkedIn par exemple, se rendre aux journées portes ouvertes… et surtout, vérifier que le diplôme est bien reconnu par le ministère de l'Enseignement supérieur, ou, à défaut, qu'il possède bien un titre RNCP, attribué par le ministère du Travail. « Celui-ci atteste que la formation répond bien aux exigences du marché du travail. Cela peut vous rendre très opérationnel, surtout si vous multipliez les stages et les alternances, mais ça n'est pas un gage de qualité académique et ça ne permet pas une poursuite d'étude », précise Marie Gomis. Si l'école ne possède aucun de ces éléments, en revanche, fuyez !

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• La procédure est-elle différente pour les candidats aux cursus en alternance ?

Elle est plus longue, en raison de la nécessité de trouver une entreprise. Contrairement aux étudiants ayant candidaté en « voie initiale », ceux qui postulent dans des masters en alternance peuvent conserver plusieurs propositions positives jusqu'à la rentrée. Le but est de leur laisser le temps de trouver une entreprise d'accueil. À l'issue de ce délai, le candida devra accepter une des propositions et aura encore trois mois pour trouver son employeur.

• Et en cas de question ?

Les équipes « Mon master » sont mobilisées pour répondre à vos questions. Plusieurs options sont possibles : un numéro vert 0800 002 001, qui sera ouvert en semaine de 12 à 18 heures du 23 juin au 26 juillet et le samedi 24 et dimanche 25 juin de 10 à 16 heures. Ou bien il est possible d'envoyer un e-mail à l'adresse suivante : contact.monmaster@enseignementsup.gouv.fr.

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