Forte augmentation des déménagements d'Île-de-France vers les autres régions en 2021

Les déménagements qui ont eu lieu entre 2019 et 2021 à l'intérieur de la France témoignent encore une fois de l'attractivité renouvelée des aires moins peuplées. C'est ce qui ressort de l'étude de l'Insee publiée le 27 juin 2023. Elle s'ajoute aux autres études sur le sujet, qui mentionnent, plus qu'un exode urbain, un mouvement diffus des aires les plus peuplées vers les moins peuplées et un nouvel attrait des campagnes, le tout à l'issue de la crise sanitaire. La dernière en date était celle de France Stratégie menée en partenariat avec la région Nouvelle-Aquitaine et publiée le 21 juin 2023 (voir notre article du 23 juin 2023).

Au total, l'Insee indique ainsi que 6,8 millions de personnes ont emménagé dans un nouveau logement au cours de l'année 2021, soit le même nombre qu'en 2019 avant la crise sanitaire.

Si 4,4 millions sont restées dans des aires de même taille (200.000 de moins qu'en 2019), une part de plus en plus importante choisit de s'installer dans des villes moins peuplées que celles d'origine : elles sont 756.000 en 2021, contre 655.000 en 2019, soit une augmentation de 15%. "Cet effectif était stable au cours des trois années précédentes, soit avant la crise sanitaire liée au Covid-19", indique le document.

770.000 personnes ont emménagé de l'espace urbain à l'espace rural

L'Insee précise aussi que 770.000 personnes ont emménagé de l'espace urbain à l'espace rural, soit 12% de plus qu'en 2019 (85.000 personnes supplémentaires). Leur nombre était globalement stable entre 2016 et 2018. A noter toutefois : cet attrait des zones rurales se limite la plupart du temps aux communes périurbaines situées en couronne des aires d'attraction des villes. Une façon pour les nouveaux habitants de continuer à bénéficier de la proximité des services et de l'emploi. Dans le même temps, les déménagements de l'espace rural vers l'espace urbain sont en légère diminution.

Autre constat : les déménagements de l'Île-de-France vers les autres régions métropolitaines ont augmenté de 25% (56.000 personnes de plus en 2021 qu'en 2019). Les destinations privilégiées se situent surtout en Occitanie, Bretagne, Centre-Val de Loire et dans les Hauts-de-France.

L'Insee indique aussi que l'âge des personnes joue beaucoup sur les destinations d'emménagement. Les jeunes de 20 à 25 ans plus actifs en matière de déménagements ont ainsi tendance à aller dans des aires plus peuplées que leur aire d'origine. Ils sont six fois plus présents parmi les personnes ayant effectué une mobilité résidentielle vers l'Île-de-France et quatre fois plus présents parmi celles qui ont déménagé vers une aire d'attraction des villes plus peuplée que celle d'origine.

Les personnes âgées de 26 à 40 ans participent davantage à la périurbanisation

À l'inverse, les personnes âgées de 26 à 40 ans, qui sont comme les plus jeunes parmi celles qui déménagent le plus, participent davantage à la périurbanisation : elles migrent le plus souvent vers des couronnes, tout en restant dans leur aire d'origine. Elles sont aussi surreprésentées parmi les personnes ayant migré de l'espace urbain vers le rural. "Il s'agit dans la plupart des cas de couples avec enfants ou de familles monoparentales", précise la note.

Les moins jeunes (55 ans et plus) sont quant à eux moins mobiles et ne témoignent pas d'une évolution particulière de leur destination entre 2019 et 2021. "Toutefois les personnes âgées de 55 à 64 ans sont un peu moins sous-représentées pour les migrations résidentielles de l'espace urbain vers le rural qui peuvent intervenir au moment du passage à la retraite", précise l'Insee.