CEJ et apprentissage, deux leviers pour favoriser l’insertion des jeunes dans l’emploi

Dans le cadre des Rencontres jeunesse de Matignon qui se sont tenues mercredi 21 juin, Élisabeth Borne a souhaité mettre l’accent sur les actions portées par le gouvernement pour "lever les freins à l’insertion dans l’emploi des jeunes". Un bilan du contrat d’engagement jeune (CEJ) ainsi que du développement de l’apprentissage a été présenté à cette occasion.

À l’occasion de la restitution des Rencontres jeunesse (voir notre article du 21 juin 2023), la Première ministre, Élisabeth Borne, a souhaité dresser un bilan des actions du gouvernement en matière d’insertion des jeunes dans l’emploi, notamment à travers la mise en avant de deux dispositifs spécifiques : le contrat d’engagement jeune (CEJ) et l’apprentissage.

S’agissant du CEJ, qui a pris le relais au 1er mars 2022 de la garantie jeune, le gouvernement revendique des "premier résultats très positifs" avec 405.000 bénéficiaires. Des jeunes âgés de 16 à 25 ans (et jusqu’à 29 ans par dérogation pour les travailleurs handicapés) qui rencontrent des difficultés d’accès à l’emploi durable, qui ne sont pas étudiants, ne suivent aucune formation et souhaitent s’engager "activement dans un parcours vers l’emploi". Au total, 45% des bénéficiaires du CEJ sont sans diplôme et 59% présentent un niveau infra-Bac (niveaux 1-2-3). Près d’un tiers d’entre eux (30%) résident dans un quartier prioritaire de la ville ou en zone de revitalisation rurale.

Selon les résultats du dernier baromètre trimestriel, les bénéficiaires du CEJ mettent en avant l’importance de disposer d’un référent et d’un accompagnement intensif "pour regagner confiance en soi et construire son parcours professionnel". Mis en œuvre par Pôle emploi ou les missions locales, le CEJ se traduit par 15h par semaine d’accompagnement avec un référent unique qui élabore avec le jeune bénéficiaire "un plan d’action" suite à un diagnostic global. Une allocation pouvant aller jusqu’à 528 euros par mois peut être versée sous conditions aux jeunes les plus en difficulté.

Dans un rapport publié fin avril, l'Igas avait cependant affiché quelques réserves sur l'accompagnement intensif associé au CEJ (voir notre article du 3 mai 2023)).

De 240.000 à 830.000 apprentis en cinq ans

Mais le véritable satisfecit du gouvernement concerne l’apprentissage qui a connu en 2022 une année record avec une progression de 14% sur un an qui porte actuellement le nombre d’apprentis en France à 830.000 contre seulement 240.000 cinq ans plus tôt. Qualifié de "tremplin vers l’emploi", l’apprentissage a été présenté par le chef de l’État lui-même comme un objectif prioritaire de son mandat, avec la volonté d’atteindre le chiffre symbolique d’1 million d’apprentis à horizon 2027. À cet effet, le gouvernement a déjà eu l’occasion de confirmer le maintien de l’aide à l’embauche d’apprentis de 6.000 euros jusqu’à la fin du quinquennat. Preuve de son efficacité, estime le gouvernement, en 2022 le niveau d’insertion professionnelle dans les douze mois qui suivent l’obtention du diplôme est de 75% pour les jeunes apprentis de niveau CAP à BTS, soit une progression de 3 points par rapport à 2021 selon la Dares.

L’aide forfaitaire au passage du permis de conduire étendue aux élèves des lycées professionnels

Pour favoriser encore le développement de l’apprentissage, le gouvernement s’est penché en ce début d’année sur la question de la mobilité transfrontalière des apprentis, identifiée comme "un levier essentiel pour favoriser l’insertion dans l’emploi". L’ambition affichée en la matière est de permettre à tous les jeunes de passer au moins six mois dans un autre pays européen avant l’âge de 25 ans. La proposition de loi adoptée en ce sens le 11 mai dernier doit d’ailleurs être examinée prochainement au Sénat. Enfin, le dernier frein identifié par le gouvernement au développement de l’apprentissage reste le volet financier. À ce titre, l’aide forfaitaire de 500 euros mise en place au 1er janvier 2019 pour financer le permis de conduire sera étendue en 2024 aux jeunes des lycées professionnels.